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“Un homme avait deux fils”

Rembrandt, Le retour du fils prodigue, 1667, musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg © Wikipedia . Rembrandt, usé par la mort de son propre fils, a une soixantaine d'années lorsqu'il peint ce tableau. C'est l'intimité entre le père et son enfant qui est mise en évidence ici. La stature arrondie du père vient protéger l'enfant revenu. Le fils blotti, est peint comme un enfant venant s'appuyer contre les entrailles de son père. Délivré de ses démons, il comprend l'amour inconditionnel d'un père pour ses enfants. Inspirée du chapitre 15 de l'Évangile de Luc, cette toile du maître de l'âge d'or hollandais sert de support pour parler du sacrement de réconciliation et nous montrer le chemin de l'amour infini du Père pour entrer dans le miséricorde.

Rembrandt, Le retour du fils prodigue, 1667, musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg

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Xavier Patier - publié le 25/03/25
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La parabole du fils prodigue nous fait comprendre comment Dieu, créateur de toute chose, est à la recherche de l’homme. L’écrivain Xavier Patier a lu "Le Père prodigue", un petit essai thérésien qui apporte un éclairage nouveau sur la plus fameuse des paraboles de l’Évangile.

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Je donne

Il existe des phrases qui en un instant nous transportent dans un univers plus vaste que le nôtre. Voici Jésus assis face à des pharisiens agités. Tout le monde parle en même temps, tout le monde veut argumenter. On se coupe la parole. On hausse le ton. Alors Jésus, les yeux baissés, murmure : "Un homme avait deux fils…" L’auditoire intrigué se tait. Et Jésus énonce à mi-voix les mots ineffaçables que depuis vingt siècles nous ne cessons de relire et de méditer : "Le plus jeune dit à son père : donne-moi la part d’héritage qui me revient. Et le père leur partagea ses biens" (Lc 15, 12).

À la recherche de l’homme

Ces mots ordinaires, sans le moindre adjectif, introduisent la plus belle page de la littérature mondiale. La parabole du fils prodigue fait du charpentier de Nazareth le plus grand écrivain parmi les enfants des hommes. Mais cela finalement n’est pas très important en comparaison de l’essentiel, qui est que cette allégorie improvisée devant des pharisiens acrimonieux, subtile dans sa psychologie et magnifique dans sa composition, nous éclaire sur le mystère de l’être et de la rédemption. Elle dit tout de notre condition de créatures sauvées par un Dieu d’amour.

Notre condition de créatures sauvées par un Dieu d’amour est précisément au cœur de l’essai que frère Jean-Gabriel Rueg, prieur du couvent des carmes de Toulouse, vient de publier aux éditions du Carmel. Ce petit livre dense propose "une lecture thérésienne de la parabole du fils prodigue". Derrière un titre paradoxal, Le Père prodigue, frère Jean-Gabriel offre une réflexion savante mais non pas absconse sur le mystère de l’être et le mystère de Dieu. La parabole du fils prodigue nous fait comprendre comment Dieu, créateur de toute chose, est à la recherche de l’homme. Il est le Père prodigue qui, au-delà de tous nos refus, destine sa création au bonheur. Il est le Père patient par qui tout est grâce. Il nous suffit, chose terriblement simple, de lui dire oui. Le texte, précédé d’une préface lumineuse de Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire de Toulouse, apporte un éclairage nouveau sur la plus fameuse des paraboles de l’Évangile, celle qui a inspiré tant d’artistes et de saints.

Une seule chose te manque

Le livre fourmille de références, depuis les philosophes grecs jusqu’au théologien Ratzinger. Il ne nous épargne aucun effort. Il est assurément un livre à lire crayon à la main, tant il est riche. Il est exigeant. Pour un peu, l’ouvrage finirait par faire de nous, simples lecteurs, de vrais métaphysiciens. À un certain moment, m’est venu cette image : un jeune lecteur aborde le Christ. Il se jette à ses pieds et lui demande : "Bon maître, que dois-je faire pour être un bon théologien ?

— Tu le sais, répond Jésus : n’oublie pas de prier et pense à relire Bergson et Maritain.

— Bergson et Maritain, je les ai lus depuis ma jeunesse, dit le lecteur.

— Une seule chose te manque : vends tes livres, résilie tes abonnements en ligne et donne l’argent au Secours catholique. Puis viens et suis-moi."

Alors le jeune lecteur s’en alla tout triste, car il possédait une vaste bibliothèque. Comme il est difficile à un théologien d’entrer dans le royaume de Dieu ! Je n’insiste pas. Le livre de Jean-Gabriel Rueg tient dans une poche de pantalon et il nous affermit dans notre foi : on peut suivre le Christ sans le quitter.

Pratique :

Le Père prodigue, frère Jean-Gabriel Rueg, ocd, éditions du Carmel, Coll. Vie intérieure, mars 2025, 192 pages, 22 euros.
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