Quatre ans de guerre. Alors que ce samedi 1er février marque le triste quatrième anniversaire du début de la guerre civile en Birmanie et que les espoirs de paix vacillent, l’Association à l’Église en détresse (AED) a décidé de répondre au fracas des armes par la douceur de la prière. Elle organise ce jour-là une journée de prière pour la paix de 24 heures. Concrètement, la journée va être divisée en quarts de prière, ce qui doit permettre une participation mondiale 24 heures sur 24. Chaque bureau national de l’AED va animer ses propres moments de prière guidée, mais celles et ceux qui le désirent vont pouvoir également prier individuellement et se joindre à ce mouvement depuis chez eux.
"Nous sommes profondément touchés à l’AED par la situation en Birmanie", a déclaré Regina Lynch, présidente exécutive de l’AED International. "Cette journée est l’occasion pour chacun, quel que soit son lieu d’origine, de s’unir dans un appel collectif en faveur de la paix et de la réconciliation." "Au cours de cette journée de prière, nous voulons nous souvenir des victimes et des morts du conflit, en demandant du réconfort pour leurs familles et la paix éternelle pour ceux qui nous ont quittés. Nos frères et nos sœurs subissent les bombardements, la faim ainsi que le manque d’électricité et de moyens", a-t-elle détaillé. "Souvent, les prêtres et les religieuses doivent voyager pendant des jours pour atteindre les paroisses les plus éloignées, vivant des situations dangereuses, mais, malgré tout, ils continuent à faire leur travail."
3,5 millions de personnes déplacées
Cette journée est aussi une occasion de s’intéresser à cette guerre qui passe bien souvent sous les radars malgré des frappes aériennes régulières et meurtrières. La Birmanie traverse une grave crise depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a mené la junte birmane au pouvoir. Face à cette dernière, les Forces de défense du peuple qui s’opposent à la dictature militaire et ont organisé un vaste mouvement de désobéissance civile. Mais la junte militaire n’hésite pas à s’en prendre aux civils et parfois même au plus jeunes. L’Église est elle aussi régulièrement visée. Dans ce pays à peine moins peuplé que la France, près de 30% de la population souffre de détresse alimentaire. Selon les Nations unies, plus de 3,5 millions de personnes ont été déplacées par les combats en Birmanie.