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Birmanie : la messe, ultime rempart dans l’enfer de la guerre

BIRMANIE-MESSE-FIDES

Messe en Birmanie.

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Agnès Pinard Legry - publié le 12/01/24
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Alors que la Birmanie s’enfonce chaque jour un peu plus dans une guerre civile sanglante, les prêtres, dont les églises sont régulièrement prises pour cible, continuent d’accompagner les fidèles dont ils ont la charge en célébrant la messe, en pleine forêt ou dans les camps de réfugiés.

Dans l’enfer de la guerre, la messe en réconfort. Depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a conduit l’armée birmane au pouvoir, le nord du pays est en proie à des affrontements violents entre la junte et les Forces de défense du peuple (PDF). De nombreux civils, familles et personnes se retrouvent contraintes de quitter leurs maisons pour trouver refuge dans les forêts, ou dans des camps de réfugiés improvisés, mis en place tant bien que mal, parfois par des paroisses catholiques. Au plus près des fidèles dont ils ont la charge, les prêtres adaptent leur pastorale en célébrant bien souvent la messe dans la forêt ou dans des camps de fortune.

Mgr Celso Ba Shwe, évêque de Loikaw, dont le territoire couvre l'État de Kayah (à l’est du pays), a ainsi été chassé de sa cathédrale, d'abord touchée, puis occupée par l'armée birmane. ). Comme il l’a confirmé à l'Agence Fides, il a vécu un Noël de "réfugié", se déplaçant dans les différentes zones et paroisses du diocèse, célébrant les sacrements, visitant les camps de réfugiés, bénissant et réconfortant les familles éprouvées par la guerre et la misère. C’est dans une chapelle en bois au milieu de la forêt qu’il a célébré la messe.

Le Seigneur m'a donné un temps d'itinérance forcée.

"Le Seigneur m'a donné un temps d'itinérance forcée. Même avec la douleur de devoir quitter la cathédrale, j'accueille cette grâce à cœur ouvert", confie-t-il. "Le Seigneur me permet de rencontrer tant de personnes, d'être proche des gens comme jamais auparavant, d'écouter et de consoler". "Je vis aussi dans la précarité absolue, dans le don que je reçois chaque jour des frères, des prêtres et des personnes que je rencontre", poursuit l’évêque. "C'est une expérience de foi profonde dans la Providence de Dieu, qui prend soin de moi et de nous tous, et que je n'oublierai jamais."

Pour mémoire, si les chrétiens sont minoritaires en Birmanie, où ils ne représentent que 6% de la population, ils sont localisés principalement au nord du pays où se déroulent l’essentiel des combats, dont ils subissent les conséquences de plein fouet. De nombreux lieux de culte ont été détruits ou profanés. 

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