Angélus : le Pape met en garde contre la tentation de croire “que nous savons tout” de Jésus

En la solennité du Dimanche de la Parole de Dieu, ce 26 janvier, le pape François a commenté l’Évangile du jour en soulignant combien le Christ avait suscité "la surprise et la consternation" parmi les siens lorsqu’il avait annoncé accomplir les Écritures. Les habitants de Nazareth "le connaissaient comme le fils du charpentier Joseph" et "n’auraient jamais imaginé qu’il puisse se présenter comme le Messie".

"Il peut nous arriver, comme à ses compatriotes, de penser que nous le connaissons déjà, que nous savons déjà tout de lui", a souligné le pontife. Cette rencontre avec le Christ, a-t-il insisté, vaut aussi pour ceux qui ont "grandi avec lui, à l’école, à la paroisse, au catéchisme, dans un pays de culture catholique". Jésus est ainsi parfois "trop proche" pour certains catholiques, a-t-il mis en garde.

Jésus "est porteur d’une annonce de salut que personne d’autre ne peut nous donner", a affirmé le pape François. Il a invité à reconnaître "le visage du Fils de Dieu" en Jésus et à ne pas rester "scandalisés par son humanité et son amour pour les petits et les pauvres".

À l’issue de cet Angélus, François a invité à prier pour les victimes de la lèpre et a encouragé ceux qui s’engagent pour les malades à l’occasion de la Journée mondiale de la lèpre, célébrée chaque 25 janvier. Il a aussi salué tout particulièrement les journalistes et responsables de la communication qui participaient au Jubilé du monde de la communication, les invitant à être "narrateurs d’espérance".

Depuis le balcon du Palais apostolique, il a ensuite donné la parole à un jeune garçon de l’Action catholique italienne, dont les membres étaient présents en nombre sur la place Saint-Pierre. Ce dernier a lu un discours exprimant son rêve que les grands de la terre "passent la Porte Sainte main dans la main" et réussissent "à faire taire les armes", avant d’être félicité par le Pape.

Lors de l’Angélus, François a également souligné les "conséquences dramatiques" du conflit en cours au Soudan, notamment dans le Soudan du Sud voisin. Depuis avril 2023, plusieurs forces militaires soudanaises, contrôlées par des généraux, se livrent à une violente guerre civile pour le contrôle de certains territoires, notamment ceux riches en hydrocarbures. Le conflit aurait fait plus de 20 000 victimes (jusqu’à 150 000 selon certaines estimations) et forcé près de 10 millions de personnes à chercher refuge dans une autre partie du pays ou dans un pays voisin, notamment le Soudan du Sud. Le Pape s’est dit "proche" des populations de ces pays et les a invitées à la "fraternité, à la solidarité, à éviter toute sorte de violence et à ne pas se laisser instrumentaliser".

François a à nouveau appelé les parties adverses à accepter de "s’asseoir à la table des négociations » pour que « cessent les hostilités" et a enjoint la communauté internationale à faire tout son possible pour faire parvenir l’aide humanitaire nécessaire aux personnes déplacées et à aider les belligérants "à trouver rapidement des voies pour la paix".

Le pape a enfin exprimé sa proximité pour les victimes d’un conflit à l’intérieur de la Colombie. Dans la région du Catatumbo, à proximité de la frontière avec le Venezuela, des affrontements de deux groupes armés de tendance marxiste, l’ELN et une faction dissidente des FARC, a fait plus d’une centaine de morts et forcé 11.000 personnes à se réfugier ailleurs.