Pour sauver la flèche de l’église du sanctuaire d’Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, Morgan Bougault, un tatoueur de 39 ans, était prêt à beaucoup. Il a entrepris de marcher plus de 1.000 kilomètres du petit "Lourdes normand" d’Hérouville Saint-Clair vers le "grand" sanctuaire de Lourdes dans les Hautes-Pyrénées. Parti au matin du 23 novembre, il a délaissé son travail pour accomplir ce pèlerinage : "Mon but était de sensibiliser et de lever des fonds pour que la flèche de l’église soit restaurée", explique-t-il à Aleteia. "C’était pour moi une démarche avant tout spirituelle. J’ai été baptisé petit mais j’ai un peu abandonné la foi à une période de ma vie. Aujourd’hui, je l’ai retrouvé et ce pèlerinage a été pour moi un moyen de l’éprouver." Avant d’ajouter que sans la foi "il n'aurait jamais eu la force de faire un tel parcours".
Au moment de son départ, le Caennais a ouvert une cagnotte. Il a pour le moment récolté un peu plus de 3.500 euros. Les dons seront reversés à la Fondation du patrimoine pour pouvoir démarrer un appel d’offres qui se situe à hauteur de 50.000 euros. Un enjeu de taille, qui ne semble pas faire peur au pèlerin. Même si la pérégrination de Morgan s’est terminée, la collecte continue. Une œuvre de générosité qui a ému les bénévoles du sanctuaire d’Hérouville. "Je crois que je ne reverrai jamais la flèche", disait l’un d’eux. Un espoir désormais ravivé par le bel effort de Morgan. "J'ai trouvé l'initiative remarquable, nous étions tous très contents en tant que bénévoles et l'avons accompagné tout au long de son parcours", confie volontiers à Aleteia Yves Leconte, président de l'association des Amis du petit Lourdes, en charge de la sauvegarde du patrimoine du sanctuaire.
Le tatoueur n’en est pas à son premier pèlerinage. Passionné par les églises, il effectue régulièrement des visites qu’il partage sur les réseaux sociaux. Avant son grand départ, le Caennais avait déjà marché de la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux jusqu’à celle du Sacré-Cœur de Montmartre. Une occasion pour lui de commencer à sensibiliser au projet de restauration qu’il souhaite voir accompli.
Une manière d’apporter un message
Tout au long de son périple, Morgan a fait plusieurs haltes dans les églises des lieux qu’il a traversés afin de sensibiliser ceux qui le suivent : "À chaque fois que je m’arrête à une église, je mets un post, je souhaite montrer aux gens que ce sont des lieux qui réunissent et disent quelque chose de notre histoire", souligne-t-il. Une fois arrivé à Lourdes le 23 décembre, le Caennais, bien fatigué mais heureux, en a profité pour se recueillir. "J’ai brûlé un grand cierge sur lequel j'ai écris les noms de chaque personne (plus d'une soixantaine, NDLR) qui m'ont soutenu et accompagné sur ce projet", confie-t-il encore. Une pensée qu'il a partagé sur une story de sa page Instagram. Avec une telle motivation et un tel engagement, Morgan ne compte pas s’arrêter là et prévoit de partir sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en 2024 dès le mois d’avril depuis Porto.