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L’Outil en Main et ses artisans révèlent le talent des jeunes gens

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Axelle Senturk - publié le 06/01/25
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L’Outil en Main regroupe des dizaines d’associations dans toute la France et des milliers d’artisans bénévoles pour permettre à des jeunes gens de découvrir des métiers manuels. De cette expérience sont nées d'authentiques vocations pour Sarah et Thamar qui en ont fait leur métier.

Leur expérience à L’Outil en Main a façonné les parcours de Sarah Bernard et Thamar Montillaud-Joyel, deux anciens élèves qui ont fait de leur passion un métier. Sarah, après avoir découvert la couture, est devenue brodeuse au fil d’or et dirige aujourd'hui son propre atelier de création de robes de mariée. Thamar est aujourd’hui Meilleur apprenti de France en sculpture sur bois. Leur histoire nous enseigne que la transmission de compétences artisanales aux jeunes enfants peut leur ouvrir de nouveaux horizons.

De l’apprentissage à l’excellence

Sarah Bernard entre à l’Outil en Main de Corlay (Côtes d’Armor) à l’aube de ses 9 ans, animée par l’envie de s’initier à la pâtisserie. Manque de chance, ou coup de pouce de la providence, à son arrivée, l’atelier pâtisserie est complet : Sarah doit se résoudre à abandonner son idée et suivre le module de couture. Françoise la prend alors sous son aile et lui transmet son savoir. Des liens d’amitié se tissent entre la fillette et son instructrice. Peu à peu, Sarah s’imprègne des techniques du métier et de fil en aiguille, la couture devient une véritable passion.

Si bien qu’elle décide d’en faire son métier et décroche un bac pro Métiers de la Mode, avant d’intégrer une école de modélisme à Paris. Après une année de prépa, elle effectue une année d’étude en alternance chez Sergent Major, où elle est affectée au patronage informatique, bien loin du travail manuel qui intéresse la jeune fille : “Je ne me sentais pas très bien donc j’ai décidé d’arrêter et je suis partie à Rochefort (Charente) où j’ai obtenu mon Brevet des Métiers d’Art (BMA), option broderie métallique”, explique Sarah, qui a ainsi développé une expertise rare et recherchée en France : la broderie au fil d’or. Sarah dirige aujourd’hui Les Rêves de Sady, une entreprise de création de robes de mariée et de cérémonie brodées, aux côtés de son associée Cindy.

L’humain en action

Sarah incarne de ce fait l’une des plus grandes fiertés du président de L’Outil en Main, Alain Ananos, aux côtés duquel elle a déjà partagé son témoignage il y a quelques mois à l’occasion du Festival des Vocations. Pour cet homme de convictions, “on ne part pas de 20 pour arriver à 0. Il faut noter une dictée sur le nombre de mots correctement orthographiés parce que sinon, on arrive toujours à 0”, explique-t-il en référence au système de notation en vigueur en France. “À l’Outil en Main, les enfants ne sont pas à l’école, développe-t-il. Ils prennent ce temps hors de la classe pour en faire autre chose.”

Fondée en 1987 par Marie-Pascale Ragueneau, l'association s'inspire du travail de Paul Feller, un jésuite passionné de patrimoine, connu pour avoir fondé le musée La Maison de l'Outil et de la Pensée Ouvrière à Troyes. Son objectif est d’initier les jeunes aux métiers manuels, de l’artisanat et du patrimoine, dont les métiers d’art, dans des conditions authentiques. Les élèves sont accueillis chaque mercredi dans des ateliers et travaillent avec de vrais outils, sous la supervision d’instructeurs passionnés bénévoles. “Pour moi, L’Outil en Main, c’est l’humain en action, estime Alain Ananos. […] C’est une citoyenneté engagée pour une citoyenneté éclairée.”

Un pas décisif vers l’avenir

Thamar Montillaud-Joyel est aussi un ancien élève de L’Outil en Main à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), diplômé de l’École Boulle, et Meilleur apprenti de France dans un domaine dans lequel il excelle : la sculpture sur bois. Convaincu par les valeurs portées par L’Outil en Main, il est aujourd’hui administrateur de l’association en Île-de-France et co-président de l’atelier de Boulogne-Billancourt, en parallèle de son emploi en tant que professeur d’arts appliqués et de son activité de sculpture, modelage et modélisation 3D. Pour Thamar, L’Outil en Main permet, outre l’apprentissage d’un savoir-faire, un véritable cheminement pour les enfants.” À L’Outil en Main, on peut découvrir le métier d’une vie comme la passion d’un jour, explique-t-il. […] Cela ouvre le champ des possibles, par la prise de conscience de sa propre capacité à produire.”

En trois décennies, L’Outil en Main a touché plus de 40.000 jeunes sur l’ensemble du territoire français, dont la Guadeloupe et la Guyane, leur offrant l’opportunité de découvrir des métiers traditionnels et de se forger un avenir. Aujourd'hui, avec une demande de reconnaissance d’utilité publique, l’association poursuit son développement.

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