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L’événement est presque passé sous les radars, même s’il s’agissait d’une drôle de coïncidence. Le jour-même de la démission du Premier ministre Michel Barnier, deux de ses possibles successeurs participaient au même colloque à l’Institut catholique de Paris. Le 5 décembre, donc, Bernard Cazeneuve et François Bayrou témoignaient de la place de Marc Sangnier dans leur engagement politique. Depuis, le second vient d’être nommé Premier ministre par le président de la République, ce vendredi 13 décembre.
Contrairement à beaucoup d’autres hommes politiques, le président du Mouvement démocrate (Modem) n’a jamais caché sa foi, indiquant par exemple en 2012 au Monde des religions : "Le centre de ce que je crois ce sont les premiers mots de l’évangile de saint Jean, ‘le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous’". Le nom de sa famille politique ne doit ainsi rien au hasard mais puise, entre autres, dans les origines de la démocratie chrétienne en France dont Marc Sangnier fut une figure tutélaire. "Un catholique progressiste, militant de l’éducation populaire", affirmait le colloque du 5 décembre, rappelant ainsi les tendances humanistes et sociales de cette manière de pratiquer la politique comme catholique.
Ne faisons pas un service public pour donner la mort.
Entré en politique en 1982, le Béarnais a occupé la plupart des postes politiques de France, de conseiller général à député européen en passant par l’Assemblée nationale de 1986 à 2012. Depuis 2014, il était maire de Pau et Haut-commissaire au Plan depuis 2020, une occupation bénévole. Il a aussi occupé le ministère de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997. Des années durant lesquelles il a voulu permettre aux collectivités locales de davantage subventionner l’enseignement associé à l’État par contrat. Le Conseil constitutionnel l’empêchera.
Plus récemment, François Bayrou a dit son scepticisme sur la loi immigration de décembre 2023, trop restrictive à ses yeux. Quant à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, en mars dernier, il s’était demandé si elle était "utile, en ce moment, pour le pays". Il s’est enfin opposé frontalement à la loi sur la fin de vie en préparation, affirmant au Figaro : "Nous avons une loi pour accompagner ce passage vers la mort, mais ne faisons pas un service public pour donner la mort."
Désormais, François Bayrou doit proposer au président de la République un nouveau gouvernement et se présenter, vraisemblablement, devant l’Assemblée nationale pour un discours de politique générale. Avec une urgence, la question budgétaire, et une gageure, réussir à durer plus longtemps que son prédécesseur avec un socle de député équivalent.