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Un grand saint sous les traits d’un grand acteur. Le reconnaissez-vous ?

Eglise-Saint-Dominique

Église Saint-Dominique.

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Sophie Roubertie - publié le 07/12/24
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Une des églises de Paris construite au XXe siècle est consacrée sous le vocable de saint Dominique. L’artiste chargé de le représenter sur un tympan extérieur a pris la liberté de lui donner les traits d’un célèbre acteur... Louis Jouvet. Le reconnaissez-vous ?

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Contrairement aux idées reçues, les constructions d’édifices religieux ont été nombreuses à Paris au cours du XXe siècle, puisqu’on compte plus de soixante-dix nouvelles églises et chapelles. Parmi celles-ci, l’église Saint-Dominique, dans le 14e arrondissement, a été commencée en 1913. La première guerre mondiale étant passée par là, elle n’est terminée qu’en 1921, à une période où la population augmente rapidement dans les quartiers les plus périphériques de Paris. Son style est appelé "romano byzantin", très apprécié à l’époque, en particulier du fait de la coupole qui la recouvre. L’église ne comporte ni clocher ni flèche. La structure est réalisée en béton armé, le remplissage est constitué de briques et pierres agglomérées. L’ensemble forme un matériau résistant et peu cher, très utilisé à cette période où il fallait construire vite et bon marché.

À l’achèvement de l’édifice, le tympan extérieur de la rue de la Tombe Issoire demeure vide. Il faudra attendre vingt-cinq ans et la fin de la deuxième guerre mondiale pour qu’il reçoive un haut-relief, représentant saint Dominique, patron de cette église. Mais ce saint Dominique n’a pas pris les traits de n’importe quel modèle. La surprise est d’importance, puisque celui qui a servi de modèle à André Bourroux, le sculpteur, n’est autre que l’acteur et metteur en scène Louis Jouvet, à la riche carrière théâtrale. Son visage creusé, sa fine silhouette le rend particulièrement reconnaissable. L’homme était un passionné de théâtre, professeur d’art dramatique, aimant transmettre son art : “Il n'y a pas de théâtre sans fraternité.”

Inspiré de la Légende dorée

D’un côté, un chien tient dans sa gueule une torche de feu. À droite est représentée une étoile à huit branches. L’artiste s’est inspiré La Légende dorée, de Jacques de Voragine, dans laquelle il raconte, à propos de saint Dominique : "Sa mère, avant qu’il fût né, rêva qu’elle portait dans son sein un petit chien, qui tenait dans sa bouche une torche allumée ; et le petit chien, sorti de son sein, embrasait de sa torche le monde entier. Plus tard, la marraine du petit Dominique crut voir, sur le front de l’enfant, une étoile qui éclairait le monde entier." D’ailleurs, saint Dominique est fréquemment représenté avec une étoile sur le front, attribut qui permet parfois de l’identifier.

L’église Saint-Dominique reste très éloignée des circuits touristiques les plus fréquentés, mais elle mérite une visite. Au-delà de l’artiste qui a servi de modèle au bas-relief de la façade, les mosaïques, statues et vitraux constituent un ensemble cohérent, caractéristiques de l’art sacré d’entre les deux guerres.

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