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Qui n’a pas déjà entendu cette expression – certes en déclin ces dernières années – "Quelle manne !" ? Très souvent, son emploi sorti de son contexte biblique revient à dire "quelle aubaine !", ce qui n’est cependant pas sans lien avec sa riche origine biblique au temps de la sortie d’Égypte du peuple d’Israël lors de son Exode dans le désert. En effet, après l’euphorie d’avoir enfin échappé à la servitude et aux corvées imposées par les Égyptiens, ce même peuple d’Israël se mit cependant, confronté à la faim et à la famine, à récriminer contre Dieu, Moïse et son frère Aaron qui les menaient (Ex 16,03) : "Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé !". Mais, face à cette révolte qui gronde, Moïse reçut alors du Seigneur cette promesse (Ex 16,04-05) : "Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. Mais, le sixième jour, quand ils feront le compte de leur récolte, ils trouveront le double de la ration quotidienne."
Le miracle de la manne
Et effectivement, le lendemain matin de cette promesse divine, advint un signe extraordinaire : au lieu d’un classique pain, ce fut une nourriture venue du ciel qui se déposa à la surface du désert après qu’une fine couche de rosée se soit évaporée. La Bible précise qu’il s’agissait d’une "fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol". Face à la stupeur de ce prodige, les fils d’Israël s’interrogèrent : "Mân hou ?" ce qui voulait dire : "qu’est-ce ?". Interrogation qui phonétiquement donnera dès lors à cette extraordinaire nourriture divine le nom de "manne".
À cette question également, Moïse leur répondit qu’il s’agissait du pain du Seigneur, une mesure par personne en fonction de ses besoins, sans que l’on ne doive en faire des provisions, la confiance en la providence divine devant suffire. Seul le jour du sabbat était-il possible d’en recueillir une double ration. Ceux qui trichèrent alors pour en ramasser plus eurent la désagréable surprise de constater que ce surplus était rongé par les vers ! Ce pain providentiel prelevé de manière égalitaire devait ainsi subvenir aux besoins de tous…
Le pain de vie
Au-delà d’une simple nourriture terrestre de secours pour un peuple en exil menacé de famine, la manne va prendre au fil du temps la force d’un symbole puissant, celui de la miséricorde divine envers les plus démunis. Sans encore symboliser le pain eucharistique qui s’imposera avec Jésus, la manne - nourriture qui écarte la famine afin de mieux accueillir la parole divine – vient renforcer le lien toujours fragile du peuple d’Israël avec son Dieu.
Et si pour les scientifiques, cette manne associée à la graine de coriandre peut trouver une explication dans la sécrétion d’un miellat tiré notamment des tamaris, les croyants estiment quant à eux qu’il s’agit selon les mots de Moïse du : "pain que le Seigneur vous donne à manger". Le Psaume 77 (Ps 77,25) évoque à son sujet le "Pain des Forts", et la Sainte Eucharistie associée au "Pain des Anges" reprendra cette origine rappelée par Jésus (Jn 6,32-33) : "Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde."