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Sans être illuminé ou d’un mysticisme rare, force est de constater que les événements sont souvent une façon pour Dieu de faire des clins d’œil. Un exemple ? Certes, la réouverture de Notre-Dame a lieu en ce mois de décembre parce que le délai voulu par le président de la République était de cinq ans à partir d’avril 2019 et qu’on ne pouvait guère aller plus loin pour le respecter. Cependant, un tel choix permet de célébrer, dans une cathédrale tout immaculée, la Mère de Dieu, elle-même sans tâche. Ce sera le 9 décembre (et non le 8 puisque le deuxième dimanche de l’Avent prime). Un clin d’œil ?
Un autre, peut-être, celui de "recommencer" dans la cathédrale parisienne au début de l’Avent. En avril 2019, l’incendie, on l’a assez dit, émeut les cœurs de ceux qui croient à Dieu et de ceux qui n’y croient pas. L’événement creuse chez tous, et même certains qui n’y étaient jamais entrés, le désir de la (re)voir, d’y accéder. Les cinq années de chantier, ses soubresauts, ses discussions et ses difficultés, ont fait grandir l’impatience. N’est-ce pas le même sentiment qu’eurent les Hébreux durant leurs quarante ans de vagabondages avant de voir, ou non, la Terre promise ? N’est-ce pas ce désir qui occupe la créature pécheresse à la recherche de son Créateur et Sauveur ? Pendant l’Avent, justement, par la liturgie, invite toute l’Église et tous les peuples à approfondir l’attente du Christ, venu dans le temps et qui reviendra pour l’éternité, déjà acquise au prix de son sang.
Pour cela, les disciples mettent leur vie en chantier, et peut-être est-il bon de voir la multiplicité des corps de métier à l’œuvre pour Notre-Dame. De la même manière, l’être tout entier, en ses moindres faiblesses et hontes, est appelé à désirer Dieu de toutes ses forces. À coup du marteau de la volonté et de l’échafaudage de l’humilité, chacun prépare les chemins du Seigneur, aplanit les aspérités de son âme, de son corps, de son esprit. Personne n’est seul sur la route, à veiller en attendant l’Époux. Marie aussi veille, elle se tient debout comme la Vierge du pilier, préservée des flammes il y a cinq ans. Avec elle, la multitude des saints que la cathédrale honore. Une Église du ciel qui soutient celle de la terre, tellement bien manifestée par le monument : faible mais belle de toutes les pierres vivantes qui la constituent. Tel est le mystère de l’Incarnation, où le plus surnaturel se montre dans le plus concret, où le Tout-Puissant se fait le plus petit, si beau et scandaleux mystère de la foi chrétienne !
En 2019, les ténèbres ont envahi l’édifice gothique. En 2024, la blancheur et la lumière retrouveront leurs droits, comme la vie a triomphé de la mort dans la nuit noire de Bethléem, il y a deux mille ans. Ici-bas, malgré la réouverture de Notre-Dame, malgré la venue du Sauveur, l’obscurité demeure jusqu’à son retour. Mais l’Avent, et les signes d’espérance comme celui de ce beau chantier, tournent les regards vers Là-haut. Toutes les routes de France commencent devant la cathédrale, au point kilométrique zéro. Chaque année que le Seigneur donne, la conversion (re)commence, le cœur réapprend à aimer, à se laisser aimer, à attendre le salut qui vient de Dieu. Comme l’Avent, la réouverture de Notre-Dame est une promesse autant qu’un début, une cause d’émerveillement pour les fils du Père.