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Selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Alep est de nouveau tombée sous le joug islamiste ce week-end après une offensive éclair. "Ils sont rentrés avec très peu de combats, la ville leur a été livrée en quelque sorte", raconte Vincent Gelot, chargé de mission en Syrie pour l'Œuvre d'Orient. Depuis mercredi 27 novembre, une coalition des combattants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche syrienne d’Al Qaïda, et de groupes alliés, menait une vaste offensive sur la ville. Plus de 370 personnes au total ont été tuées, selon l’OSDH. L’ONG a fait état dimanche de huit morts, tous des civils, parmi lesquels figurent deux enfants et une femme, et de 50 blessés, après des bombardements de l’aviation russe dans l’un des camps de déplacés d’Idlib, bastion des groupes rebelles. Elle avait auparavant signalé la mort de cinq personnes dans des frappes de djihadistes près de l’université d’Alep. Ces affrontements sont les plus violents depuis 2020. La province d'Alep, en grande partie contrôlée par les forces gouvernementales, jouxte le dernier bastion rebelle et jihadiste d'Idleb à l'origine de l'offensive, rejoint par les djihadistes des territoires voisins d’Hama et Lattaquié.
25.000 chrétiens à Alep
Le scénario d'une nouvelle guerre semblable à celle qui avait débuté en 2012 semble se dessiner. Face à la violence et à l'intensité de cette attaque, l'Aide à l'Eglise en détresse appelle chacun à prier pour le retour à la paix dans cette région déjà si meurtrie. "Il y a beaucoup de peur, beaucoup de peur" témoigne auprès de la fondation le père Hugo Alaniz, missionnaire argentin et partenaire de projet de l’AED à Alep. "Nous demandons des prières pour cette situation. Nous espérons qu’elle passera rapidement et qu’elle ne causera pas plus de dommage".
Laissée exsangue par la guerre et un séisme dévastateur, cette ville martyre de Syrie se vide progressivement de ses chrétiens. Depuis 2011, date du printemps arabe, leur nombre a drastiquement diminué : alors qu'ils étaient 150.000, ils ne sont plus que 25.000 à ce jour. 85% d’entre eux ont quitté le pays, confrontés à de graves difficultés économiques. "Ceux qui sont là ont fait le choix de rester dans des conditions difficiles et là, on les pousse à disparaitre. Ce qui est en train de se passer met en danger l'existence même des chrétiens d'Alep, présents depuis 2000 ans sur cette terre", alerte encore Vincent Gelot.