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Alep, l’écorchée vive. Laissée exsangue par la guerre et un séisme dévastateur, cette ville martyre de Syrie se vide de ses chrétiens. Depuis 2011, date du printemps arabe, leur nombre a drastiquement diminué : alors qu’ils étaient 150.000, ils ne sont plus que 25.000 à ce jour. 85% d’entre eux ont quitté le pays, confrontés à de graves difficultés économiques, et 95% de la population syrienne vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté. Inflation, chômage, accès à l’éducation et aux soins… Les défis sont multiples, et les sanctions économiques imposées à Damas par les pays occidentaux affectent le quotidien de la population vieillissante.
Pour faire face à cette situation humanitaire préoccupante, l'Aide à l’Église en détresse (AED) et l'Ordre de Malte ont décidé d’apporter une aide dans le domaine médical en faveur de 1.800 patients par an, avec le soutien du Comité des évêques catholiques d'Alep. Les Aleppins sont en effet confrontés à de graves difficultés d’accès aux soins, privés d'hôpitaux et de médecins dont une grande partie a fui le pays. Le coût des opérations médicales, les hospitalisations et les traitements sont souvent impossibles à couvrir.
Afin de collecter les fonds nécessaires, les deux organisations s’unissent le temps d’un concert le 28 juin à 20h30 à Paris, dans la prestigieuse salle Gaveau. Il sera donné par le Trio Röntgen, composé des violoniste et violoncelliste Antoine van Dongen et Eric Gaenslen, et de Mark Anderson. Ce pianiste à la renommée internationale n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà donné deux concerts pour l’AED afin de soutenir les chrétiens d’Ukraine et d’Arménie les années précédentes. Sensible à la marginalisation et à l’exclusion des chrétiens d’Orient, il a accepté de répondre aux questions d’Aleteia.
La musique prouve que nous ne faisons qu'un en tant qu’humanité. Nous sommes unis par des émotions que seule la musique peut parvenir à toucher et à faire vibrer - bien au-delà de ce que les mots peuvent faire.
Aleteia : Pourquoi participer à cette initiative de l'Aide à l'Église en détresse ? Le sort des chrétiens d'Orient vous tient-il particulièrement à cœur ?
Mark Anderson : Le sort de toute population marginalisée et traitée injustement me préoccupe, et c’est le cas des chrétiens d’Orient. Je suis persuadé que la musique a le pouvoir de guérir et d'apporter du réconfort à ceux qui en ont vraiment besoin. Je pense que la musique prouve que nous ne faisons qu'un en tant qu’humanité. Nous sommes unis par des émotions que seule la musique peut parvenir à toucher et à faire vibrer - bien au-delà de ce que les mots peuvent faire. De nombreux grands esprits l'ont dit bien mieux que moi. Donner de mon temps et de mon talent au profit d’une population en souffrance me rend très heureux, ainsi que le fait de participer à ce concert avec d’autres artistes qui partagent mes idéaux, Antoine van Dongen (violoniste) et Éric Gaenslen (violoncelliste), avec qui nous formons le Trio Röntgen. C’est la première fois que nous jouons ensemble pour l’AED et nous sommes ravis que la fondation ait réservé une si belle salle comme la Salle Gaveau. Le Trio Röntgen a été formé en 2017 en réponse à la nécessité de promouvoir le répertoire du Trio pour piano du compositeur germano-néerlandais Julius Röntgen (1855-1932). La pandémie a temporairement interrompu notre progression, mais nous jouons régulièrement depuis 2022.
Quel lien vous unit à Alep, à la Syrie ? Avez-vous des racines là-bas ?
J’ai été d’autant plus ému de préparer ce concert lorsque j’ai appris qu’il était pour les chrétiens d’Alep. Ma grand-mère était en effet une Syrienne catholique née à Alep. Elle a ensuite immigré aux États-Unis avec mon grand-père, né à Beyrouth. Ils ont débarqué à New York et ont commencé leur nouvelle vie, puis ont finalement déménagé vers l'ouest en Californie à la recherche de nouvelles opportunités. C’est là qu’ils ont pu fonder une grande famille dont je suis issu.
Qu’allez-vous interpréter lors de cette soirée ? Avez-vous prévu un programme spécial ?
En accord avec notre mission de promouvoir la musique de Julius Röntgen, nous interpréterons son Trio en Do mineur, Op. 50. C’est une œuvre monumentale, magnifiquement sombre, avec une finale héroïque. C'est une pièce parfaite pour célébrer la cause pour laquelle nous jouons le 28 juin. Nous ouvrirons le concert avec un court mais charmant Allegretto de Beethoven en Si bémol majeur WoO 39 et terminerons le concert avec l'épique Trio avec piano n°3 en Fa mineur de Dvorak.
Pensez-vous que les Occidentaux, et particulièrement les chrétiens, ont le devoir de soutenir les chrétiens d'Alep ?
Tout le monde a le devoir de se lever contre l'injustice. Cela ne s'arrête pas aux chrétiens d'Alep, mais c'est une cause importante que je suis heureux de pouvoir aider. Grâce à l'AED, j'ai donné des concerts en soutien à d’autres populations en souffrance, comme l'Ukraine en 2022, ou pour les Arméniens du Haut-Karabakh en 2023. Je suis fier de pouvoir jouer un rôle auprès de ces personnes touchées par la guerre, qui ont un vrai besoin de soutien.
Pratique
Vendredi 28 juin, 20h30, Salle Gaveau (Paris 8ème). Prix : 10 euros
Réservez ici
En partenariat avec l'Aide à l'Église en Détresse - AED France