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Les Cop se suivent et se ressemblent dans l’organisation compassée de ces grandes réunions mondiales qui ne débouchent sur rien. La 29e édition, qui se tient à Bakou jusqu’au 22 novembre n’échappe pas à la règle : de nombreux ministres y viennent, quelques chefs d’État, pour aboutir à la signature d’un document consensuel qui n’engage personne et qui ne sera pas respecté. Surtout pas par la Chine de Xi Jinping ou les États-Unis de Donald Trump. Cette Cop se serait tenue dans une indifférence totale si le lieu choisi n’avait pas fait réagir, notamment en France.
Bakou : un drôle de choix
C’est en effet l’Azerbaïdjan qui en est l’organisateur, dans sa capitale de Bakou, sur les bords de la mer Caspienne. Avec la guerre en cours au Karabagh et la politique d’épuration ethnique menée contre les Arméniens qui habitent cette région, le choix de Bakou a suscité quelques controverses. La Cop étant organisée sous l’égide de l’ONU, c’est donner une caution internationale et de respectabilité à un pays qui ne respecte pas un bon nombre de résolutions onusiennes et qui est toujours engagé dans une guerre d’une grande violence.
Autre motif de perplexité, le modèle économique de Bakou, qui repose essentiellement sur la vente de gaz et de pétrole. Dans les années 1920, 50% du pétrole mondial était exploité dans la région de Bakou. D’où la tentative hitlérienne de conquérir cette zone, tentative arrêtée par la défaite de Stalingrad. Si aujourd'hui les hydrocarbures azéris ne représentent que 2% des hydrocarbures achetés par l’Union européenne, Bruxelles prévoit de doubler les achats afin de pallier la perte du gaz russe. Tenir une Cop à Bakou c’est donc non seulement aller contre l’esprit initial des Cop, qui voulaient mettre un terme à l’usage du pétrole et du gaz, mais aussi se rallier à une réalpolitique éhontée en accordant un crédit international à l’Azerbaïdjan pour contrer l’ennemi russe.
Un adversaire résolu de la France
Troisième motif d’opposition, français celui-là, l’Azerbaïdjan, depuis plusieurs mois, mène une politique de soutien aux mouvements sécessionnistes dans le but d’affaiblir l’unité du territoire français. Entre organisation de conférences décoloniales, soutiens financiers et politiques, conseils d’organisation dans l’agitation-propagande, don d’une légitimité internationale, l’Azerbaïdjan s’est érigé en adversaire résolu de la France en soutenant les chefs indépendantistes. Que ce soient les Kanaks, les Corses, les Guadeloupéens et les Martiniquais, tous ont fait le chemin de Bakou, pour recevoir de l’argent, des conseils et une aura mondiale. En menant une guerre informationnelle et stratégique, l’Azerbaïdjan s’en prend directement aux outre-mer françaises, à la cohésion du territoire national et aux piliers de la puissance française. Dans une indifférence totale de Paris, qui est aux abonnés absents dès qu’il s’agit de réfléchir au développement stratégique des outre-mer.
L’ONU est-elle encore crédible ?
Cette organisation d’une Cop à Bakou décrédibilise ce type d’organisation en démontrant qu’elle répond davantage à des intérêts politiques qu’à des enjeux écologiques ou stratégiques. La précédente, organisée au Bahreïn, avait subi des critiques de même envergure. Cela n’est pas sans rappeler l’organisation des coupes du monde de football, qui ne répond plus à des logiques sportives, mais uniquement à des intérêts financiers. D’un côté, on peut comprendre la position de l’ONU qui est de considérer qu’il ne faut pas rester entre Occidentaux, qu’il ne faut exclure personne et intégrer aussi les pays qui ne pensent pas comme nous. Mais ce faisant, c’est renoncer à ce qui nous distingue et c’est affaiblir toute influence sur la marche du monde. Comment reprocher à Bakou sa politique au Karabagh ou ses ingérences en France quand on lui donne une aura internationale et que l’on accepte de marcher sur son tapis rouge ? Difficile de mener une politique ambitieuse quand on cède à la diplomatie du caviar et des petits-fours.