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Le 16 décembre 2019, le général Georgelin, président de l’Établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris, promettait deux choses. D’une part, chanter un Te Deum le jour de la réouverture de la cathédrale ; d’autre part, que celle-ci aurait lieu le 19 avril 2024, quatre ans jour pour jour après l’incendie. Depuis, le général est mort accidentellement à l’été 2023, salué par tous pour son sens du service et son efficacité malgré la difficulté de la tâche, et ses promesses n’ont pas été exaucées. Rapidement, il est apparu que le délai de cinq ans pouvait être tenu, ce qui est déjà une belle prouesse, mais si l’on allait jusqu’à la fin de l’année civile. Tout naturellement, la date du 8 décembre a été retenue, puisque l’Église célèbre ce jour-là l’Immaculée-Conception, solennité de la Vierge Marie (reportée en fait au 9 cette année pour cause de deuxième dimanche de l’Avent), patronne de l’édifice, du chapitre et du Séminaire de Paris.
En l’honneur de la Mère de Dieu, ce n’est pas le Te Deum promis par Jean-Louis Georgelin, mais le Magnificat, qui va être entonné sous les voûtes rafraîchies. Ou plutôt, l’office des vêpres, durant lequel, tous les soirs, la liturgie prévoit le chant de ce cantique évangélique. En reprenant les mots de Notre-Dame lorsqu’elle reçoit l’annonce de l’ange qu’elle va enfanter l’Emmanuel, l’Église rend grâce à Dieu qui vient sauver les hommes par son incarnation et reconnaît Marie comme celle qui, par son oui, a permis que cela soit ainsi.
Un long texte d’action de grâce
Le 7 décembre, après être solennellement entré dans sa cathédrale, Mgr Ulrich procédera d’abord au réveil de l’orgue puis débuteront les premières vêpres du deuxième dimanche de l’Avent : un hymne, des psaumes, une lecture tirée de la Parole de Dieu et, avant des intentions, le Notre Père et l’oraison, le chant du Magnificat. Qui, à Notre-Dame, a une histoire particulière. En 1886, l’écrivain Paul Claudel reçoit la grâce de la foi au pied de la Vierge du pilier, au son du cantique entonné par un chœur d’enfants, comme il le raconte dans Ma Conversion. Le 26 août 1944, pour remercier Dieu après la Libération de Paris, le Te Deum prévu est remplacé par le Magnificat, pour que le plus grand nombre puisse chanter et parce que les échauffourées alentour nécessitent de faire bref.
De composition antique, à l’origine ambrosienne ou augustinienne controversée, cette hymne le plus souvent chantée dans sa version grégorienne, est un long texte d’action de grâce, en français : "À toi, Dieu, notre louange !" Dans la liturgie, il est présent à la fin de l’office des Lectures du dimanche, sauf en Avent et en Carême. Pour de grandes occasions, une tradition ancienne veut que soit organisée une célébration durant laquelle un Te Deum est solennellement proclamé.