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Il y a un peu plus d'un an étaient lancés les États généraux du Patrimoine religieux (EGPR) par l'Église en France, destinés à mieux connaître et à valoriser le patrimoine religieux de l’Hexagone. L'objectif : connaître avec précision ce patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel, et proposer des pistes concrètes pour l'entretenir, le valoriser et le conserver. Ce samedi 9 novembre, les conclusions de ce long travail d'enquête et de réflexion seront présentées aux évêques réunis en assemblée plénière à Lourdes.
"Une première enquête avait déjà été réalisée en 2015", rappelle Mgr Planet, évêque émérite de Carcassonne et Narbonne et président du Comité de pilotage des EGPR. "Nous voulions réactualiser les données en notre possession, dans un contexte où l'inquiétude liée à la sauvegarde du patrimoine grandit. L'Église devait se saisir à nouveau de cette question et contribuer à cet effort", poursuit le prélat. En 2022, un rapport parlementaire sur l’état du patrimoine religieux en France, mené par le sénateur des Hauts-de-France Pierre Ouzoulias (PCF) et la sénatrice de l’Ardèche Anne Ventalon (LR) dressait en effet un tableau particulièrement sombre de la situation, avançant qu'entre 2.500 et 5.000 églises pourraient disparaître d'ici 2030.
Inventaire, usages compatibles, sécurisation...
Pendant un an, les EGPR ont permis de recenser l'intégralité du patrimoine religieux, qu'il soit mobilier, immobilier et immatériel, privé ou non, dans un inventaire, au cours d'une enquête nationale. Des associations et personnes engagées dans la sauvegarde de ce patrimoine ont ensuite été auditionnées pour étudier des solutions applicables au niveau national afin de garantir sa préservation. Parmi elles, les usages compatibles avec les lieux de culte. "Nous avons pu lister les différents types d'usages, qui vont du culturel comme des expositions, des spectacles ou des concerts, au solidaire ou à l'éducatif", explique à Aleteia Mgr Planet qui souligne qu'"il n'y a en réalité rien de très nouveau ! Aujourd'hui, 100% des diocèses de France appliquent déjà les usages compatibles avec leurs églises", affirme l'évêque.
Les EGPR s'achèveront le 18 novembre à Paris "par la remise d'un document au président de l'association des maires de France". Il pourrait s'agir d'une sorte de guide à l'attention des maires de France dont la commune est propriétaire d'une ou plusieurs églises, comme le précisait en 2023 à Aleteia le père Mornas, responsable du département Art sacré de la CEF et coordinateur des EGPR. "Nous avons été très touchés par les maires qui ne sont pas forcément catholiques mais veulent préserver leur église de la ruine, sans pour autant savoir à quelle porte frapper", souligne aussi Mgr Planet, qui détaille encore : "des fiches pratiques seront également mises en ligne après le 18 novembre, auxquelles tout le monde pourra se référer". Alors que de nombreuses profanations et dégradations d'églises continuent de susciter des inquiétudes et de soulever l'indignation, Mgr Planet assure que les EGPR se sont saisis de cette question. "Nous devons rappeler les bonnes pratiques", affirme-t-il. "Mais la nature humaine est comme elle est. Nous sommes dans une période de mutations, où le rapport au sacré est en voie de disparition. Il y a des choses contre lesquelles il sera plus dur de lutter".
C'est désormais tout un travail de mise en place des solutions proposées par les EGPR qui attend l'Église. "Il ne peut y avoir d'EGPR permanents. Mais nous allons bien évidemment nous assurer de l'application concrète des propositions qui vont être faites", déclare Mgr Planet. "Cela passera notamment par un travail de coordination avec les comités diocésains d'art sacré. Les responsables régionaux des commissions d'art sacré joueront un rôle clé, de même que la formation des jeunes, des prêtres, etc. L'objectif est d'arriver à démultiplier les initiatives sur le territoire national."