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Au deuxième jour de l’Assemblée plénière, les trois grands mouvements scouts doivent échanger ce mercredi avec les évêques lors d’une séquence de travail d’une heure quinze qui portera sur les enjeux missionnaires du scoutisme. C’est la première fois que les trois mouvements sont conviés ensemble à une Conférence épiscopale. "Nous sommes dans un état d’esprit positif et constructif. C’est une réelle satisfaction de pouvoir participer à ce dialogue entre mouvements scouts catholiques et les évêques de France", confient à Aleteia les responsables des Scouts et Guides de France.
Chaque mouvement sera représenté par trois personnes, dont l’aumônier national de chaque groupe, et prendra la parole à tour de rôle pour porter un message commun. "La fraternité entre nos trois mouvements s’affermit", affirme Philippe Pascal, Président des Scouts Unitaires de France (SUF) qui participera à la séquence de travail. "Les trois mouvements se sont rapprochés en 2007, à l’occasion des 100 ans du scoutisme. Depuis, les aumôniers, les commissaires généraux, les présidents se voient régulièrement. Certes il y a quelques différences entre les mouvements, mais la pédagogie liée à la "vie au fond des bois" demeure un lien très fort". C’est donc un visage du scoutisme très soudé que présenteront les trois mouvements aux évêques de France. Ils ne "prêcheront" pas pour leur "paroisse" mais mettront en avant des thématiques communes.
Un terrain favorable à la mission
"Nous voulons témoigner devant les évêques de l’impact positif du scoutisme non seulement sur la société, comme l’a démontré la récente étude de l’Ifop pour le Rasso, mais aussi sur la mission", confie Cyril de Quéral, commissaire général scout de l'AGSE, présent également à Lourdes. "L’engagement scout a un impact sur l’évangélisation. L’aventure scoute est reliée au sens de Dieu, à la foi chrétienne. À travers le scoutisme, les jeunes approfondissent leur foi", souligne-t-il, évoquant, à titre d’exemple, le pèlerinage annuel des routiers à Vezelay en ce week-end de la Toussaint. "Ils étaient plus de 3.000 cette année à partir marcher, 500 de plus que l’année dernière, et je reste subjugué face à ces scouts qui pour la plupart ont moins de 20 ans, qui se mettent au service des uns des autres, et qui vont rencontrer le Christ."
Un terrain favorable pour la mission qui n’a rien d’anecdotique puisque 170.000 jeunes sont actuellement engagés dans le scoutisme en France. Un chiffre en constante augmentation depuis 20 ans qui démontre le succès et le dynamisme du scoutisme catholique français. Un remarquable terreau pour l’Église. En effet, selon la même étude, trois quarts des anciens scouts affirment que le scoutisme a contribué à fortifier leur foi. Des chiffres qui portent à croire que ces jeunes qui prononcent leur promesse, font l’expérience d’une vie fraternelle et veulent "faire de leur mieux" deviendront sans doute des piliers de l’Église de demain. Sans compter le vivier que représente le scoutisme pour les vocations. Un sujet qui sera également abordé lors de l’Assemblée plénière. "Nous serons amenés à échanger sur les vocations qui peuvent naître chez les jeunes après leur engagement scout", confient les Scouts et Guides de France. Si les vocations sacerdotales ne sont pas un but en soi, la question n’est pas anodine : selon un sondage effectué par La Croix auprès de 700 séminaristes de France fin 2023, 56% d’entre eux ont été scouts, et 34% chez les Scouts d’Europe.
Un terrain à cultiver
Le scoutisme est profondément ancré dans la foi catholique. "Le scoutisme est un complément d’éducation. Pour base il prend la religion", disait le père Jacques Sevin. Il possède une dimension spirituelle et religieuse, commune aux trois mouvements. L'aventure scoute, vécue en équipe, invite à vivre l’Évangile et propose une rencontre avec le Christ à travers les temps de prière, les messes et les sacrements. Une proposition fondamentale offerte par le scoutisme mais qui ne peut se réaliser que grâce à la présence de prêtres. Un aspect qui sera souligné devant les évêques. Les mouvements ont en effet besoin d'aumôniers dédiés qui accompagnent les jeunes, épaulent les chefs, célèbrent la messe et proclament la Parole de Dieu.
Un groupe scout est rattaché à une paroisse et peut être sollicité pour animer des messes, rendre des services, participer aux différentes actions de la paroisse... Des liens qui demandent à être cultivés pour que le groupe scout en soit un membre actif. Cela suppose que les paroisses soient prêtes à accueillir, sans distinction, les différents mouvements de scoutisme. À l'aube de cette rencontre avec les évêques, les responsables des mouvements ont à cœur de créer des ponts, avec les paroisses et les diocèses, afin de permettre au scoutisme de rayonner, au service de la mission. Un pont parmi tant d'autres : le relais que peut représenter le scoutisme pour des jeunes catéchumènes. Au regard de la recrudescence de baptêmes d'adolescents et de jeunes adultes, le scoutisme offre un lieu idéal pour continuer à approfondir sa foi naissante, pour la vivre avec d'autres et entretenir sa relation avec le Christ.
Les responsables des différents mouvements en sont convaincus : dans le scoutisme réside un enjeu missionnaire fort, qui mérite d’être mis en lumière, et qui implique, à l’instar de cette première rencontre, dialogue et collaboration entre l’Église et les mouvements scouts afin que l’une comme les autres puisse s’appuyer sur les forces vives et les ressources pédagogiques et spirituelles propres à chaque structure.