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Rome, une ville en chantier à l’occasion du Jubilé

Roma jubileo 2025
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Emma Gatti - publié le 03/11/24
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Depuis plus d’un an, les visiteurs venus à Rome ont eu la surprise – voir la déception – de trouver une ville engluée dans les chantiers. Rues engorgées, façades dissimulées derrière des échafaudages, ouvriers grouillant en casque et bleu de travail, monuments masqués par des panneaux… Ce pêle-mêle tumultueux et éprouvant se veut rafraîchir la Ville éternelle, la préparant au Jubilé de l’an 2025, qui doit voir affluer des millions de pèlerins.

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"La ville s'est préparée à offrir un visage encore plus beau que Rome ne l'est déjà, et peu à peu les chantiers qui ont mis à l'épreuve la patience de tous ces derniers mois vont disparaître." Lors d’une conférence de presse à moins de deux mois de l’ouverture du Jubilé 2025 – le 24 décembre –, Mgr Rino Fisichella, co-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, organisateur de l’événement, a exprimé l’attente et la lassitude de nombreux Romains et touristes. 

Depuis plus d’un an en effet, la Ville éternelle s’est couverte de chantiers à ciel ouvert. Échafaudages, bétonnières, câbles en enfilade, burins, sacs à gravats amoncelés, ont envahi les places, écumant sur les trottoirs, repoussant les piétons, recalant les deux-roues, resserrant les voies dans les gares, étranglant les galeries. Les trajets des conducteurs de bus et de taxis sont devenus une course d’obstacles, au fur et à mesure que Rome s’est transformée en jungle de déviations, routes barrées, voies réduites.

Dans cet enchevêtrement, le secteur du bâtiment s’est enrichi, mais la vie quotidienne des riverains s’est animée de l’entêtante ritournelle des marteaux-piqueurs. "Quel carnage !", entend-on aux comptoirs des bars, autour des cafés fumants des habitués. De passage pour quelques jours avec sa fille de 20 ans, un touriste néerlandais fait ainsi part de sa surprise : "On ne voit plus aucun monument ! Hier nous sommes passés sur la Place Navone, même là il n’y avait que des grands panneaux prévenant du chantier."

Un tunnel autoroutier pour laisser les pèlerins remonter vers Saint-Pierre sereinement

Les grandes grues de la place Pia ont particulièrement fait parler d’elles. Le dévoilement de ce chantier est fort attendu car il doit permettre la construction d'un tunnel pour les voitures qui permettra désormais aux piétons de passer du Château Saint-Ange à la Via della Conciliazione sans devoir traverser une des artères les plus fréquentées de la ville, le "Lungotevere" - "long le Tibre", en italien. C'est le projet le plus ambitieux lancé en vue du Jubilé : il a coûté 85 millions d'euros aux autorités italiennes.

Le ministre des Infrastructures et des Transports, Matteo Salvini, avait annoncé le 17 juillet dernier que ce tunnel serait terminé avant Noël. Les travaux semblent être dans les temps, mais ce n'est pas le cas de tous les chantiers de la ville : le 25 septembre dernier, Mgr Rino Fisichella, grand coordinateur du Jubilé, s'est agacé publiquement de l'absence d'ouvriers sur un autre chantier majeur, celui de la place du Risorgimento.

Des bouchons pour les employés du Vatican

Ce dernier se trouve sous les murailles léonines au nord-est du Vatican, et est un des axes principaux pour de nombreux pèlerins qui veulent se rendre au Vatican en métro comme en bus. La place, tout comme la via Traspontina, qui sert de déviation pour les travaux de la place Pia, est en permanence en bouchon, pour le plus grand déplaisir des Romains, peu connus pour leur patience en voiture.

Une situation qui a des conséquences directes pour les employés du Vatican : ils auraient en effet beaucoup de mal à accéder en voiture à la porte Saint-Anne, une des entrées les plus fréquentées du petit État. Pour répondre à ce problème, les autorités vaticanes vont ouvrir une nouvelle porte à partir du 4 novembre. Donnant directement sur la place du Risorgimento, elle devrait faciliter l'accès au Vatican pour les employés motorisés.

À la différence du village gaulois résistant encore et toujours à l’envahisseur, le petit État outre-Tibre, se cachant derrière l’enceinte des Murs Léonins, n’est donc pas épargné par les travaux, et, comme Rome, pâtit, dans l’attente d’une nouvelle jeunesse. Une attente à présent "devenue fébrile", a convenu Mgr Fisichella. 

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