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Hermine part en camp, La promesse d’Hermine, Grand jeu… Nul doute, il y a du nouveau dans la littérature scoute ! Isabelle Stock, 54 ans, mariée et mère de quatre enfants, partage son temps entre le collège où elle enseigne l’allemand, à Belfort, et l’écriture. Auteur jeunesse, elle explore avec zèle ses deux grands sujets de prédilection : le patinage (série Passion Patinage chez playBac) et le scoutisme. Elle a publié une série intitulée Les filles du Koala (Editions Emmanuel) dont le dernier tome a remporté le grand Prix Jeunesse du Salon du livre et des médias chrétiens de Dijon en 2023, ainsi qu’un roman, Grand jeu (Pierre Téqui éditeur), en juin dernier. Ce qui l’anime ? Faire découvrir et aimer le scoutisme. Aleteia l’a rencontrée.
Aleteia : Comment est née cette envie d’écrire des romans scouts ?
Isabelle Stock : J’ai écrit le tome 1 des Filles du Koala en 2007, quand ma fille aînée est entrée aux louvettes. J’avais envie de partager tout ce que j’avais vécu à travers le scoutisme et de redonner un peu ce que le scoutisme m’a apporté. C’était un premier jet, pas abouti, qui est resté dans un placard pendant 13 ans. Et puis il y a quatre ans, en 2020, pendant le confinement, les enfants avaient grandi, j’avais un peu plus de temps, j’ai ressorti le livre de son carton. Cela correspondait à un moment où mes deux autres filles sont entrées dans le mouvement. J’ai peaufiné l’écriture du livre et ai rencontré une éditrice des Éditions de l’Emmanuel qui m’a proposé de le publier sous forme de série.
Vous-même avez-vous été scoute ?
Oui j’ai fait beaucoup de scoutisme, d’abord comme jeannette chez les Guides de France, puis j'ai été guide chez les Guides et Scouts d’Europe et enfin cheftaine de compagnie pendant quatre ans à Verdun. Mon mari était scout de France.
Et parmi vos enfants ?
Les quatre sont passés par le scoutisme avec plus ou moins d’enthousiasme, certains n’en ont fait qu’un an ou deux, d’autres beaucoup plus longtemps, mais tous ont gardé quelque chose de leur promesse ou tout du moins de leur passage dans le scoutisme. Un passage, même court, par le scoutisme, laisse des traces ! Je le vois à l’autonomie, à la débrouillardise, au regard porté sur son prochain, mais aussi à ce sens de l’essentiel. Quand on passe quinze jours en pleine nature, on sait vite distinguer l’essentiel de l’accessoire !
Dans tous vos romans, vous racontez les aventures d’une patrouille de guides, qu’est-ce qui vous inspire ?
En littérature jeunesse, je crois qu’on écrit toujours le livre qu’on aurait aimé lire quand on était enfant. J’étais une grande lectrice, j’ai beaucoup aimé les Signes de piste, mes préférés étaient Matricule 512 ou Grand jeu de Jean Valbert, mais j’ai toujours trouvé que les Signes de piste étaient des aventures vécues par des scouts, mais pas forcément des aventures scoutes pures. Je m’explique. Dans les Signes de piste, il s’agit bien souvent d’aventures très héroïques mais qui ne correspondent pas au quotidien vécu par les enfants dans le scoutisme. C’est pourquoi j’ai eu envie d’écrire un roman qui soit davantage enraciné dans le réel, au plus près de leur vie et qui puisse leur parler du quotidien d’un camp d’été, des activités tout au long de l'année ou de leur progression. En fermant le livre, j’aimerais qu’une louvette, une jeannette ou une guide se dise : "j’aimerais vivre exactement ça !" Et grâce au scoutisme, c’est possible !
Que cherchez-vous à transmettre, à travers vos livres ?
Ce qui m’intéresse, c’est de montrer que dans la vie, personne n’est parfait. Tout le monde a quelque chose en soi de bon et de moins bon, mais on peut y travailler, à l’image de ces guides dans mes livres qui sont imparfaites et attachantes. Le but poursuivi est d’inciter à devenir meilleur. J’aime beaucoup la parabole des talents et je voudrais transmettre aux enfants, à une période où ils sont souvent en plein doute, en pleine construction : « on fera quelque chose de toi, tu pourras, d’une façon ou d’une autre, être fier de toi, on va trouver comment… » Ce que je cherche à transmettre, c’est cette capacité à grandir en confiance, à poser un regard positif sur soi-même, à discerner la partie de soi que l’on peut gommer parce que ce n’est pas la plus chouette et celle sur laquelle on peut s’appuyer.
Votre mari est-il littéraire comme vous ?
Pas du tout ! Il est métallurgiste, il est beaucoup plus pragmatique que moi, mais cela ne l’empêche pas de lire et d’apporter un regard critique sur mes manuscrits. Il regarde la trame générale et voit si c’est cohérent, il aime donner son avis et c’est toujours intéressant !
La foi est très présente dans le scoutisme, est-ce quelque chose que vous partagez aussi ?
J’ai été élevée dans une famille pratiquante, mon père était médecin du pèlerinage de Lourdes, avec l’hospitalité de la Meuse, et j’ai rencontré mon mari en allant à Lourdes. C’est un lieu important pour nous, nous y retournons régulièrement, toujours avec l’hospitalité de la Meuse. Outre la messe, les sacrements, je vis ma foi dans les petites choses du quotidien, qui peuvent paraître anodines mais pas pour moi ! J’écoute de la musique, des podcasts qui m’élèvent, j’ai toujours un dizainier dans ma poche, j’aime faire des rencontres, j’aime ces petits moments où l’on peut vivre discrètement sa foi.