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"La montagne n’est ni juste ni injuste. Elle est dangereuse." Les passionnés de montagne ont sûrement tous entendu cette phrase de Reinhold Messner, alpiniste italien renommé parti à la conquête des sommets les plus hauts de la Terre. Michelle Dvorak et Fay Manners le savent mieux que personne : côtoyer les hautes cimes, c'est aussi côtoyer de près la mort. Début octobre, ces deux alpinistes chevronnées, l'une Américaine et l'autre Britannique, ont été sauvées in extremis par des militaires français alors qu'elles avaient entamé la périlleuse ascension du Chaukhamba III, pic de l’Himalaya indien culminant à près de 7.000 mètres.
Parties le 27 septembre, le début de leur périple n'a été marqué par aucun obstacle, jusqu'à se retrouver bloquées pendant près de 48 heures sur une paroi sans équipement, eau ni nourriture, tout leur matériel entrainé par une chute de pierres. Froid paralysant, tempête de neige, solitude complète : tout semble concourir au drame. Les deux alpinistes survivent seules deux nuits consécutives, partageant un unique sac de couchage, jusqu'à perdre tout espoir de revenir en vie. "J’étais proche de l’hypothermie, je crois, et je tremblais si violemment toute la nuit que Michelle a dû me tenir les jambes pour essayer de me garder au chaud", a déclaré Fay Manners à CNN.
80 heures de sauvetage
Les hélicoptères de secours envoyés sur place ne parviennent pas à les atteindre, mais trois hommes du Groupement Militaire de Haute Montagne (GMHM) vont courageusement inverser le cours du destin. Eux-mêmes en entraînement avec pour objectif de gravir le pilier nord-est du Chaukhamba III, les membres de cette unité d'élite de l'Armée de Terre interrompent leur ascension pour secourir les deux femmes. Communiquant avec ces dernières par signaux lumineux, le lieutenant-colonel Jacques-Olivier C., le sergent Vivien B. et le 1re classe Clovis P. ont organisé une cordée afin de redescendre Michelle Dvorak et Fay Manners. "C'est un sauvetage techniquement difficile, car elles sont dans une paroi à environ 6.000 m d'altitude et d'une raideur proche de la verticale", a confié le 1ère classe Clovis à TF1. "Ce qui a contribué au fait que les hélicoptères n'ont pas réussi à venir les chercher. Et nous, pour les rejoindre, on a deux journées de marche d'approche et une journée et demie d'escalade". Lorsque les hommes du GMHM les atteignent, c'est le soulagement, indicible, et surtout la reconnaissance qui s'emparent des alpinistes. "Sans vous, je pense qu'une nuit de plus aurait été vraiment... dangereuse", souffle l'une d'elles dans la vidéo partagée par l'Armée de Terre. Après 80 heures de sauvetage héroïque, un hélicoptère a pu venir récupérer les grimpeuses plus bas. "On a imaginé le pire", avoue encore l'un des militaires. "On a pensé peut-être aller chercher des corps sur la montagne. Quand on ramène deux personnes vivantes, on se dit qu'on l'a fait et que c'est une fin heureuse." Une fin heureuse, et une fierté de plus pour la France de compter des hommes d'une telle valeur dans les rangs de son armée.