Ennuyeuse, rébarbative, trop longue... La prière du chapelet rebute encore un certain nombre de catholiques. Mais avec le mouvement "Ave Maria 2033", cela pourrait bien changer. Lancé en octobre 2024 par des évêques, Youtubeurs, Instagrameurs et associations catholiques, il entend promouvoir la prière du chapelet à travers toute la France. L'objectif est que d'ici 2033, pour les 2.000 ans de la mort du Christ, la majorité des catholiques de France récitent quotidiennement leur chapelet. "Le chapelet est la prière la plus priée au monde, mais il souffre en même temps d'une image ringarde", explique à Aleteia Thomas Delenda, fondateur de l'application de prière Hozana et cheville ouvrière de cette initiative.
Il y a deux ans et demi, alors que son épouse lit un ouvrage sur les apparitions, quelque chose le frappe : "J'ai été intrigué par l'insistance avec laquelle la Vierge demande à chaque fois, de manière explicite ou symbolique, au cours de toutes les apparitions, que l'on prie le chapelet". Avec son épouse, il se met alors à prier quotidiennement le chapelet. Puis, en 2024, l'idée lui vient d'impulser un élan pour que les catholiques renouent avec le chapelet, souvent délaissé, y compris dans les initiatives pastorales. "Il y a un appel du Ciel et de l'Église à prier le chapelet, ce n'est pas une prière tout à fait comme les autres, poursuit-il. Elle n'est pas optionnelle !" C'est surtout l'abandon massif de la pratique religieuse en France qui a justifié le lancement selon lui "Ave Maria 2033". Par la prière du chapelet, le mouvement entend répondre à la vocation de la "fille aînée de l'Église" et provoquer un réveil spirituel en France. "Vu l'état spirituel du pays, tous les catholiques devraient prier le chapelet. C'est une prière hyper simple et en même temps d'une grande richesse."
Rendre le chapelet populaire
La fréquentation des applications mobiles comme Rosario, le succès des chapelets en direct sur YouTube ou la diffusion du chapelet à Lourdes sur KTO montrent d'ailleurs que cette prière demeure appréciée par les croyants. Mais le chapelet a encore du mal à se défaire d'une image vieillotte et ennuyeuse. "Le but est de le rendre populaire", explique le fondateur d'Hozana. Et pour cela, quoi de mieux que les réseaux sociaux ? Lancé au début du mois d'octobre (mois du rosaire) "Ave Maria 2033" est désormais porté par une douzaine d'influenceurs catholiques et par au moins trois évêques.
Pour l'heure, l'initiative fait doucement son chemin. Mais comment faire pour convaincre les plus réticents ? Trois choses, assure Thomas Delenda : "D'abord, il s'agit de prendre conscience que ça n'est pas une prière ordinaire. Cela vaut le coup de prendre un temps pour aller voir tout ce que dit Marie sur le chapelet, mais aussi les papes et les saints", commence-t-il. Ensuite, pas la peine d'être trop ambitieux tout de suite. "On peut commencer par faire une dizaine", précise-t-il. Mais il faut surtout, selon lui, "apprendre à prier en méditant les mystères". Le chapelet n'est pas une série d'incantations à réciter chaque jour comme un robot. Elle est l'occasion de sonder au quotidien tout ce qui fait que nous croyons en Jésus et que nous l'aimons.