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Dans quelle langue communiquent les membres du Synode ? 

Ordinary General Assembly of the Synod at the Paul VI audience hall
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Camille Dalmas - publié le 20/10/24
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Si l'Esprit saint parle directement au cœur sans besoin de traducteur, ce n'est pas le cas de tous les participants du Synode qui, pour se comprendre, doivent affronter un défi linguistique à la hauteur de l'universalité de l'Église.

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Dans un Synode qui a pour sujet la synodalité, tout est affaire d'écoute. "Il s'agit, avec l'aide de l'Esprit saint, d'écouter et de comprendre les voix, c'est-à-dire les idées, les attentes, les propositions, pour discerner ensemble la voix de Dieu qui parle à l'Église", a déclaré le pape François lors de l'homélie d'ouverture du Synode.

Cependant, pour pouvoir écouter et comprendre, encore faut-il parler la même langue. Ce n'est pas une évidence au sein du Synode, où se côtoient des personnes venant de près de 120 pays différents. Par exemple, un évêque africain venant d'un pays francophone va devoir écouter la prière du matin en maori, en chinois ou en anglais pidgin (parlé au Nigeria), puis suivre des interventions en italien, espagnol ou en portugais, et vouloir échanger avec un collègue japonais ou autrichien à la pause café.

Des langues officielles

Si le latin est la langue officielle de l'Église, ce n'est pas le cas au sein du Synode, où la langue officielle est l'italien. C'est en 2014 que le pape François a décidé de remplacer la langue de Cicéron, peu connue des participants, par celle de Dante.

Cependant, l'italien, qui n'est officiellement parlé dans aucun autre pays que la Botte (sinon le canton de Lugano en Suisse) est loin d'être la lingua franca pour toute l'assemblée, qui compte une vingtaine d'Italiens sur 368 membres. Et ce même si beaucoup de participants ont travaillé au sein de la Curie ou sont passés par une des universités pontificales italiennes.

Pour remédier à cette situation, le Synode sur la synodalité compte quatre autres langues officielles : l'anglais, le français, l'espagnol et le portugais. Les tables rondes auxquelles sont assis les participants dans la salle Paul VI sont divisées en groupes linguistiques pour faciliter la communication entre personnes parlant la même langue. Et lorsqu'il faut écouter ou parler à l'ensemble de la salle, la traduction en direct est disponible grâce à des interprètes dans ces cinq langues, plus l'allemand. Bien que exclue des langues officielles, la langue de Goethe est en effet disponible grâce à un financement venu des pays concernés.

Des inégalités dans l'assemblée

En dehors des prises de parole officielles, notamment lors des pauses, les membres continuent de parler entre eux, et doivent souvent jongler entre plusieurs langues. "Il y a beaucoup de personnes parlant deux, trois, voire beaucoup plus de langues, et ils n'hésitent pas à changer de groupes linguistiques pour pouvoir avoir une vision plus large de ce qui se passe dans l'assemblée", confie une personne participant à la communication du Synode. "Les gens ont parfois des difficultés, mais ils se comprennent", estime-t-elle.

Cependant, pour certains, ce contexte linguistique international est parfois délicat. Ainsi deux membres inscrits dans le groupe linguistique francophone ont confié avoir des difficultés à s'exprimer en français, qui n'est pas la seule langue parlée dans leur pays. Ou s'être trouvés frustrés en n’étant pas capables de parler avec une personne s'exprimant dans d'autres langues. "Heureusement, certains font les interprètes", confie un des membres.

L'exception chinoise

Il existe un seul cas particulier, celui des deux évêques de Chine continentale qui participent à l'assemblée. Mgr Joseph Yang Yongqiang, évêque de Hangzhou, et Mgr Vincent Zhan Silu, évêque de Xiapu, parlent en effet seulement mandarin. Hormis avec la poignée de membres et participants venant de Taïwan et de Hong Kong – notamment l'évêque de cette dernière ville, le cardinal Stephen Chow – il leur est donc impossible de communiquer avec les participants. "Ce sont les seuls qui ont un interprète avec eux", assure une personne engagée dans l'organisation du Synode. C'est grâce à cet interprète que les deux évêques ont notamment pu apporter leur contribution, mais aussi échanger avec le pape François.

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