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Le Synode, une tribune pour les Églises en souffrance

Ordinary General Assembly of the Synod at the Paul VI audience hall
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Camille Dalmas - publié le 11/10/24
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À Rome, durant le Synode, la parole est aussi donnée aux représentants d’Églises pour qui l'urgence absolue est d'apporter l'espérance et la consolation à leurs peuples meurtris par les conflits.

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Dans la toute nouvelle salle de presse du Saint-Siège, fraîchement inaugurée à l'occasion du Synode sur la Synodalité, des membres de l’assemblée défilent tous les jours pour échanger avec les journalistes. Ces derniers n'ont pas accès aux discussions qui se déroulent à huis-clos dans la Salle Paul VI, et ces « points-presse » sont censés leur donner un accès « contrôlé » aux grandes questions qui animent l'assemblée. Si ces comptes-rendus tendent à être un peu fastidieux, ils ont au moins un grand mérite : donner la parole à des représentants de l'Église catholique dans des pays en souffrance.

Ces derniers jours, Mgr Mounir Khairallah, évêque de Batroun des Maronites, a offert un témoignage poignant de son expérience du pardon dans son pays, frappé depuis 50 ans par les conflits et les crises et aujourd'hui bombardé par l'armée israélienne. Une actualité dramatique pour celui dont les parents ont été assassinés alors qu'il avait 5 ans, et qui tente aujourd'hui d'apaiser les appétits de vengeance au sein de la population chrétienne libanaise, excédée par les humiliations et la décadence de leur pays. « Malheureusement, le monde se tait ou donne le feu vert à toute cette violence parce qu'il y a trop d'intérêts politiques et économiques qui n'ont rien à voir avec les valeurs chrétiennes », a-t-il déploré.

Communion, mission et participation

À ses côtés se trouvait un autre pasteur d'un peuple qui connaît depuis des années l'enfer : Mgr Launay Saturné, archevêque de Cap-Haïtien (Haïti). Il a raconté l'insécurité permanente qui règne chez lui, fruit de la faillite totale des autorités publiques, qui ont abandonné des pans entiers de territoire aux gangs. Pour les fuir, des populations entières doivent migrer à l'intérieur du pays, a-t-il expliqué, rapportant que cela a été encore le cas le 3 octobre dernier après un « massacre » qui a fait 70 morts, mais aussi entraîné la destruction de nombreuses maisons. Cette réalité « a un impact négatif sur l'Église », a-t-il confié, reconnaissant que les pasteurs haïtiens avaient souvent du mal à effectuer leur mission dans cette tourmente permanente.

Les valeurs du Synode en cours, communion, mission et participation, « sont essentielles », assure l'évêque. « Nous voulons les transmettre aux nouvelles générations » pour leur donner le goût d'une « culture démocratique », explique-t-il. Mgr Saturné a aussi profité de sa présence devant des journalistes pour rappeler que les évêques haïtiens ont demandé au pouvoir de hâter la transition en vue de nouvelles élections, et aux forces internationales présentes sur le territoire d'assumer leur responsabilité de protection.

Le rôle du “Sud global”

Un autre jour, c'est Mgr Iniacio Saure, archevêque de Nampula au Mozambique, qui a évoqué la situation dramatique de son pays, dévasté par les guerres et par les catastrophes naturelles. « Les gens souffrent beaucoup aujourd'hui, et ils sont livrés à eux-mêmes », a-t-il expliqué. Il a insisté sur le rôle que doit tenir l'Église, dans un pareil contexte, auprès de la jeune population. Cette dernière peut avoir tendance à s'éloigner de l'Église, mais en les impliquant dans la vie de l'Église, cela change, a-t-il assuré, affirmant vouloir faire « avec les jeunes, pour les jeunes et par les jeunes ».

Cette parole aurait un écho profond au sein de l'assemblée, où le pape entend chaque jour les témoignages de pasteurs et responsables de ces Églises en difficulté. « Nous constatons que le Sud global joue un rôle de plus en plus central dans nos conversations », assurait ainsi la Canadienne Catherine Clifford, membre du Synode intervenant lors d'une de ces conférences. Selon elle, c'est en partant de l'écoute des « derniers » que le Synode doit avancer.

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