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Suicide assisté : le percutant réquisitoire d’un cardinal anglais

CARDINAL NICHOLS,INCENSE
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John Burger - Agnès Pinard Legry - publié le 14/10/24
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Un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté en Grande-Bretagne doit être présenté à la Chambre des communes par un député travailliste le 16 octobre. L’archevêque de Westminster, le cardinal Vincent Nichols, y a répondu en trois points simples et percutants.

Il n’y a pas qu’en France que la pression autour de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie s’accentue. Au Royaume-Uni, un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté en Grande-Bretagne doit être présenté à la Chambre des communes par un député travailliste le 16 octobre. Le Premier ministre, Keir Starmer, dont le gouvernement serait prêt à "accélérer" le vote sur la question, s’est dit "très heureux" que le Parlement se soit saisi de la question. Il avait déjà soutenu la légalisation lors du dernier vote à la Chambre des communes il y a neuf ans. En face, c’est peut-être au cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, que revient la palme du meilleur plaidoyer contre une telle loi.

Dans une lettre pastorale, publiée le 10 octobre, le cardinal Vincent Nichols soulève trois points pour dénoncer le danger de ce que certains présentent comme une avancée. Il souligne tout d’abord que dans chaque pays où une telle loi a été adoptée, les circonstances dans lesquelles il est permis de mettre fin à une vie s’élargissent sans cesse, rendant le suicide assisté et l’euthanasie de plus en plus accessibles et acceptés. "Il ne fait aucun doute que le projet de loi présenté au Parlement sera soigneusement rédigé, prévoyant des circonstances claires et très limitées dans lesquelles il deviendrait légal d’aider, directement et délibérément, à mettre fin à la vie d’une personne", assure-t-il. "Mais n’oubliez pas que les faits constatés dans tous les pays où une telle loi a été adoptée sont clairs : les circonstances dans lesquelles il est permis de mettre fin à la vie d’une personne sont de plus en plus nombreuses, ce qui rend le suicide assisté et l’euthanasie de plus en plus accessibles et acceptés."

Du droit de mourir au devoir de mourir

Mgr Vincent Nichols insiste également sur le glissement mortifère qui existe entre le "droit de mourir" et le "devoir de mourir" et qui peut advenir bien plus rapidement qu’on ne le pense. "Une loi qui interdit un acte est un moyen de dissuasion évident. Une loi qui autorise un acte change les attitudes : ce qui est permis est souvent et facilement encouragé", écrit le cardinal. "Une fois que le suicide assisté est approuvé par la loi, une protection essentielle de la vie humaine disparaît. La pression s’accroît sur ceux qui sont proches de la mort, de la part des autres ou même d’eux-mêmes, pour mettre fin à leur vie afin de soulager leur famille d’un fardeau perçu comme un fardeau de soins, pour éviter la douleur ou pour le bien d’un héritage."

Le troisième et dernier point que l’archevêque de Westminster met en avant pourrait sembler accessoire s'il ne touchait pas en réalité l'essentiel : "Oublier Dieu rabaisse notre humanité." "Les questions soulevées par ce projet de loi touchent au cœur même de la façon dont nous nous percevons nous-mêmes, nos vies, notre humanité", détaille-t-il. "Pour les personnes qui ont foi en Dieu – la grande majorité de la population mondiale – la première vérité est que la vie, en fin de compte, est un don du Créateur. Notre vie découle de Dieu et trouvera son accomplissement en Dieu. […] Ignorer ou nier cette vérité, c’est séparer notre humanité de ses origines et de son but. Nous nous retrouvons à flotter librement, détachés, dans une sphère dépourvue d’ancrages solides ou de destin, pensant que nous pouvons les créer nous-mêmes selon l’humeur du temps, ou même du jour."

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