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[HOMÉLIE] Dans le cœur de l’homme, le désir de Dieu

Christian Woman Getting on her Knees in Front of Altar and Starting to Pray in Church
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Simon d’Artigue - publié le 06/10/24
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Curé de la cathédrale de Toulouse, le père Simon d’Artigue commente les lectures du 27e dimanche du temps ordinaire. Au fond de lui-même, l’homme aspire à retrouver un cœur de chair qui rétablisse son harmonie avec Dieu.

Cette année, il y a 109 catéchumènes dans notre paroisse. 109 adultes qui demandent le baptême, la communion et la confirmation, 109 adultes qui cherchent Dieu. Parmi eux, ils sont vingt ce matin à faire leur entrée en catéchuménat et nous les accueillons parmi nous avec une joie immense. Ils sont bien plus nombreux d’ailleurs et d’autres continueront tout au long de l’année de venir frapper à la porte de notre église et nous leur ouvrirons grand les portes. Tous cherchent Dieu, car l’homme cherche Dieu, il cherche partout — et parfois un peu n’importe où — il cherche jusqu’à l’avoir trouvé, car comme dit saint Augustin, "notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure pas près de toi". Mais — nous dit l’évangile de ce dimanche — "au commencement de la création" (Mc 10, 6), il n’en était pas ainsi. 

La première harmonie

Au commencement de la création, l’homme n’avait pas à chercher Dieu, il vivait avec lui, en amitié avec lui, en confiance avec lui. C’est cela le paradis dont nous parle le texte de la genèse (Gn 2, 18-24) : vivre en harmonie avec Dieu et pas seulement, vivre en harmonie les uns avec les autres, vivre en harmonie avec soi et vivre en harmonie avec la création. Cela explique l’avertissement de l’Écriture : "Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas" (Mc 10, 9). Habituellement, cette parole entendue lors des mariages est comprise de manière évidente et à raison pour marquer le caractère indissoluble du mariage, mais cette parole peut s’entendre de chacune des quatre harmonies, de chacune des quatre unions voulues par Dieu à l’origine : l’union avec Dieu, avec l’autre, avec soi, avec la création. 

la première union, la première alliance, n’est pas entre l’homme et la femme mais entre l’homme et Dieu, entre Dieu et l’humanité tout entière.

Or l’homme a séparé ce que Dieu a uni. Par son première péché, par sa première désobéissance, il s’est séparé de Dieu. Car la première union, la première alliance, n’est pas entre l’homme et la femme mais entre l’homme et Dieu, entre Dieu et l’humanité tout entière. C’est ce premier lien que l’homme a brisé et c’est ce péché, cette fracture, qui entraîne toutes les autres, la brisure du cœur de l’homme, de l’homme avec lui-même, la désunion entre l’homme et la femme, la prédation de l’homme sur la création. Le résultat, c’est ce que l’évangile appelle la "dureté du cœur" (Mc 10, 5). Qui d’entre nous ne constate que nos cœurs sont durs, que nos cœurs sont comme durcis par la colère ou l’indifférence, par la violence ou le mensonge, par l’injustice ou le jugement, par le péché. 

Le désir de Dieu

On ne peut pas vivre avec des cœurs durs, nos cœurs ne sont pas de pierre, mais de chair, nos cœurs sont faits pour battre pas pour cogner. Dieu les a faits pour la confiance, pas pour la méfiance. Dieu les a faits pour aimer, pas pour haïr. Dieu les a faits pour être unis pas pour se déchirer. Chacun de nous sent bien que c’est ce pour quoi son cœur est fait. Nous aspirons à ce que nos cœurs fassent ce pour quoi Dieu les a faits. Chers catéchumènes, ce qui attire tant de monde vers l’Église, c’est Dieu lui-même : vous sentez bien que le monde ne peut pas vous donner ce à quoi votre cœur aspire. Ce n’est ni Amazon, ni Instagram qui changera votre cœur, qui nourrira votre cœur, qui donnera la paix à votre cœur. Car tous, nous voulons des cœurs souples, pas des cœurs durs, des cœurs de chair, pas des cœurs de pierre. Et ce désir inscrit au plus intime de nous-mêmes, ce désir parfois enfoui, ce désir, c’est le désir de Dieu, le désir de partager sa gloire nous dit l’auteur de l’épître aux Hébreux. 

Le cœur de chair est sur la croix

Où le trouvons-nous, ce cœur ? Vous pouvez passer votre vie à scroller sur Instagram et à écumer Amazon à la recherche du cœur de chair, vous ne l’y trouverez pas et vous risquez de vous épuiser et de désespérer. Le cœur de chair, il est sur la croix, nous dit l’épître aux Hébreux, "c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances, celui qui est à l’origine de leur salut" (He 2, 10). C’est sur la croix qu’est le cœur de Jésus, c’est son cœur, son cœur blessé, son cœur aimant qui nous donne le salut, qui change nos cœurs durcis, nos cœurs de pierre en cœurs de chair. C’est son cœur de chair qui fait nos cœurs de chair. C’est de son cœur de chair que jaillit le sang et l’eau, l’eau de votre baptême, l’eau qui dans quelques mois vous lavera de tout péché, qui fera de vous des fils et des filles de Dieu, des frères de Jésus, nos frères et sœurs dans le Christ.

Lectures du 27e dimanche du temps ordinaire

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