Les persécutions à l’égard des chrétiens en Chine se poursuivent dans la plus grande indifférence. La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié en septembre 2024 un rapport dans lequel elle détaille comment l'État chinois continue sa politique de "sinisation" du pays, voulant "conformer les églises catholiques et autres bâtiments religieux à l’agenda politique du parti communiste chinois (PCC)". Le document cite notamment une pratique de l'État chinois qui remonte à 2019 et qui oblige les églises à retirer les croix, ainsi que les images de Jésus et de Marie pour les remplacer par celle de Xi Jinping, président du parti communiste. Les textes religieux sont aussi censurés et les membres du clergé, forcés de prêcher l’idéologie du parti.
Une “marxisation” de la religion bien mise en place
Pour subordonner les religions au parti, le gouvernement chinois a créé des "associations religieuses patriotiques". Les représentants des différentes confessions sont contraints de s’y inscrire, dont ceux de l'Église catholique, se soumettant ainsi au contrôle de l'administration d'État. Les cultes célébrés en dehors de cette appartenance sont considérés comme sectaires. Certains prêtres et évêques catholiques qui s’y sont opposés ont été arrêtés, emprisonnés et certains sont toujours portés disparus, comme Mgr Pierre Shao Zhumin, évêque du diocèse de Wenzhou, dans l'est de la Chine, arrêté en début d’année.
"En fin de compte, le gouvernement chinois ne cherche qu'à inculquer une obéissance et une dévotion inébranlables au PCC, à son programme politique et à sa vision de la religion, et non à protéger les droits à la liberté religieuse des catholiques", a précisé Asi Mahmood, commissaire et membre de l’USCIRF à Catholic News Agency. "Les évêques catholiques sont des cibles particulières en raison de leur rôle essentiel au sein de la hiérarchie de l'Église, qui consiste à assurer la communion avec le successeur de saint Pierre", a de son côté commenté Nina Shea, directrice du Centre pour la liberté religieuse de l’Institut Hudson, auparavant commissaire à l’USCIRF.
Une persécution qui s’accentue au fil des années
Ces répressions ne sont pas nouvelles et s'inscrivent dans la continuité des pratiques du gouvernement à l'égard des religions : en 2023, 10.000 églises chinoises clandestines ont été fermés sur la décision de l’État, selon les informations de l’ONG protestante Portes Ouvertes, chargée de répertorier un Index mondial de la persécution. Ces décisions arbitraires touchent par ailleurs les autres confessions religieuses du pays, comme les musulmans ouïghours qui ont subi un internement forcé, ou encore les bouddhistes tibétains, ayant subi eux aussi la suppression de textes religieux.