La politicienne zurichoise Sanija Ameti a suscité le tollé en Suisse après avoir partagé sur Instagram des photos de sa séance de tir, le 7 septembre, montrant une image de la Vierge Marie et de l'enfant Jésus criblée de balles.
Sur le post Instagram, retiré depuis, on pouvait voir Sanija Ameti, debout, munie d'un pistolet braqué devant elle. La deuxième photo montrait sa cible : une copie d'un tableau du peintre italien Tommaso del Mazza représentant la Vierge à l'Enfant. En légende, le mot "décompresser". Sommée de s'expliquer, la parlementaire a présenté ses excuses sur Twitter : "Je demande pardon aux personnes qui ont été blessées par mon post. Je l'ai supprimé immédiatement lorsque j'ai pris connaissance du contenu religieux. Je n'y ai pas pensé. Je suis incroyablement désolée." "Pour le tir à 10 mètres, j'avais besoin de motifs qui soient suffisamment visibles. Je n'avais que ce catalogue Koller (maison de ventes aux enchères spécialisée dans les œuvres d'art, ndlr) sous la main, qui était suffisamment grand. Je n'ai pas fait attention au contenu des images", s'est-elle justifiée plus tard auprès de différents médias suisses.
Exclusion du parti des Vert'Libéraux
Les excuses formulées par l'élue ne suffiront pas : le parti national des Vert'Libéraux a annoncé ce lundi 9 septembre entamer une procédure d’exclusion de l'élue, qui venait quant à elle de démissionner de son directoire cantonal. La section jeune de l'Union démocratique du centre, parti conservateur, a annoncé porté plainte pour violation de la liberté de croyance et de culte. La Conférence des évêques suisses a réagi, déplorant "vivement ce comportement inadmissible. Même en dehors de la représentation religieuse de la Vierge Marie et de Jésus, que cette image montre très clairement, l'utiliser comme support pour effectuer des tirs avec une arme à feu est d'une violence et d'un irrespect total envers la personne humaine". "Comme de nombreux catholiques, les évêques suisses ont été blessés dans leur sensibilité religieuse", ont encore déclaré les évêques. "Dans notre société, il est essentiel que l’éducation contribue activement au respect de la personne humaine et de ses convictions religieuses."