Les Français hyper défaitistes vis-à-vis de leur couple

Les Français ont-ils si peu confiance en eux qu’ils partent déjà vaincus dans l’aventure de la vie à deux ? Selon une étude menée pour Coopleo.care, plateforme de mise en relation avec des conseillers conjugaux, auprès de plus de 1.000 Français et publiée ce 10 septembre, 42% se projettent dans leur relation pour la vie, 25% aussi longtemps que la relation va bien, 13% aussi longtemps qu’ils auront des projets en commun, 12% ne se projettent pas à long terme et 9% ne savent pas. Des chiffres qui démontrent que le couple durable n’est plus un modèle aujourd’hui, ou tout du moins qu’il semble inaccessible pour bon nombre de contemporains.

En cause ? Les difficultés rencontrées, inhérentes à tous les couples, qui donnent un gros coup de frein à la relation. Les personnes sondées évoquent les problèmes de communication, la répartition des tâches domestiques et de la charge mentale, les relations avec la (belle-)famille, les problèmes financiers, la maladie… Autant d’épreuves qui, si elles ne sont pas surmontées, affectent la qualité de la relation. Et à en croire l’étude, les relations ne sont pas au beau fixe. En moyenne, les Français donnent la note de 5,4/10 à leur relation conjugale. Les Français sont-ils trop exigeants ? Défaitistes ? Malheureux dans leur vie amoureuse ? Dans tous les cas, comment croire en son couple ?

Croire en son couple, c’est d’abord croire en l’autre. Lui faire confiance et lui montrer qu’on lui fait confiance. Admirer ses qualités mais aussi accepter ses faiblesses. C’est aussi croire que son couple peut durer, si les conjoints s’en donnent les moyens. Les experts en relation conjugale aiment à dire que le premier enfant du couple, c’est le couple lui-même. Prendre soin de son couple contribue grandement à le faire durer. S’en donner les moyens, c’est aussi être convaincu que l’amour n’est pas uniquement un sentiment amoureux mais s’appuie sur la volonté d’aimer l’autre, en dépit des épreuves et des difficultés.

Croire en son couple, c’est enfin prendre conscience que la relation conjugale est fragile, soumise à la faiblesse humaine, et qu’elle peut être abîmée. Il s’agit donc de croire en la force du pardon, pour restaurer le lien quand il est rompu ou distendu. À vue humaine, toutes ces belles recommandations semblent relever de l'impossible. C'est pourquoi la solution la plus efficace pour croire en son couple, c'est finalement d'y faire entrer un soutien de taille qui n'est autre que Dieu lui-même. D'ailleurs, l'étude Coopleo.care souligne que les couples qui ont une spiritualité donnent une note à leur relation légèrement supérieure à la moyenne : 5,49/10 (moyenne : 5,41/10).

Les époux chrétiens ne sont pourtant pas épargnés par les difficultés. Néanmoins, ils peuvent trouver dans la grâce du sacrement de mariage un allié précieux pour faire face aux aléas de la relation conjugale. À travers le sacrement, le Christ est vraiment présent dans le couple et lui donne la force qui manque aux seules forces humaines pour pouvoir avancer. "La grâce ne sert pas à décorer la vie, elle sert pour nous rendre forts dans la vie, pour nous rendre courageux !", déclarait le pape Français lors de la Rencontre des Familles, à Rome, le 26 octobre 2013. "Les chrétiens se marient dans le sacrement parce qu’ils ont conscience d’en avoir besoin ! Ils en ont besoin pour être unis entre eux, (…) ils en ont besoin pour le long voyage qu’ils doivent faire ensemble : un long voyage qui ne s’effectue pas par bout de chemin, mais qui dure toute la vie ! Et ils ont besoin de l’aide de Jésus pour marcher ensemble avec confiance, pour s’accueillir l’un l’autre chaque jour, et se pardonner chaque jour !"

Dans sa lettre destinée aux couples, en 2021, le Pape souligne que "la vocation au mariage est un appel à gouverner une barque instable – mais sûre, grâce à la réalité du sacrement – sur une mer parfois agitée". "N’oublions pas qu’à travers le sacrement du mariage, Jésus est présent dans cette barque. Il prend soin de vous, il reste avec vous à tout moment, dans les hauts et les bas lorsque la barque est ballottée par les eaux", écrit-il. Et commentant un autre passage de l’Évangile où la tempête fait rage, il exhorte, à l’image des disciples, à laisser Jésus monter dans sa barque. Car lorsqu’ "il monta avec eux, le vent tomba" (Mc 6, 51). "Ce n’est qu’en vous abandonnant entre les mains du Seigneur que vous pourrez vivre ce qui semble impossible", assure le Pape.