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Si des Papous sont chrétiens… c’est (un peu) grâce aux Français !

Une église catholique en Papouasie Nouvelle-Guinée

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Camille Dalmas - publié le 06/09/24
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Le pape François doit visiter la Papouasie-Nouvelle-Guinée du 6 au 9 septembre prochain, un pays dont un quart de la population est catholique. Aux origines de cette communauté, il y a l'engagement de missionnaires, dont de nombreux Français.

Selon un article publié dans The National, un des principaux titres de presse de Papouasie-Nouvelle-Guinée, il existe dans les montagnes de Goilala, à l'extrémité est de l'île de Papouasie, une paroisse catholique qui ressemble "à une ferme typique de la campagne française". Situé à Ononge, ce lieu est un des nombreux témoignages de la présence de missionnaires français dans la région. Le bâtiment a été construit par un certain Jules Dubey, un prêtre français appartenant aux Missionnaires du Sacré-Cœur, qui débarqua en Papouasie à l'âge de 24 ans en 1911.

Cette "French connection" à l'autre bout du monde, comme le titre l’article, trouve son origine dans la décision du Vatican de confier l'évangélisation des vicariats vacants de Mélanésie et de Micronésie aux Missionnaires du Sacré-Cœur en 1881. Ses membres arrivèrent sur l'île Yule à partir de 1885 et commencèrent à se mêler à la population. Leur foi est impressionnante : le vénérable Henri Verjus s'est ainsi scarifié le torse pour représenter les stations du chemin de croix, se considérant "victime" en vue de la conversion de la Papouasie.

Un as de la Première Guerre mondiale

Que dire du profil de Léon Bourjade, as de l'aviation pendant la Première Guerre mondiale, qui accrochait un fanion du Sacré-Cœur de Jésus derrière son poste de pilotage, et attachait un portrait de Thérèse de Lisieux sur sa carlingue ? Ainsi protégé, il remporta 28 victoires pendant le conflit. Après guerre, ce pieux aventurier trouva sa vocation en 1921 en rejoignant les Missionnaires du Sacré-Cœur, et partit convertir les Roros, peuple papou. Il y meurt à leur service après un mauvais traitement contre le paludisme.

Dans la région œuvra aussi le capucin René Marie Lannuzel, un Breton qui porta dans les années 1880 la Bonne Nouvelle en Nouvelle-Irlande et Nouvelle-Bretagne, deux îles appartenant à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Puis il y eut le premier vicaire apostolique de la Nouvelle-Guinée en 1889, l'Auxerrois Louis-André Navarre, qui effectua un travail ethnographique pionnier dans la région. Son successeur, le vénérable Alain de Boismenu, a ordonné le premier prêtre papou en 1937, Louis Vangeke, qui a été consacré évêque d'un diocèse de son pays par le pape Paul VI lors de son voyage en Australie en 1970.

Mission accomplie

Le cas de Marie Thérèse Augustine Noblet est aussi hors du commun. Atteinte d'une grave maladie dans sa jeunesse, elle en guérit miraculeusement à Lourdes en 1905. Cette mystique, qui se disait harcelée par des démons et aurait été atteinte par les stigmates, décide finalement de "mettre fin à la longue léthargie païenne de la Papouasie" en y accompagnant des missionnaires au début des années 1920. Sur place, elle se met à vivre comme les indigènes. On lui doit de nombreuses conversions, au point qu’elle est encore vénérée à Kubuna, où elle est morte en 1930.

La liste est longue, mais citons un dernier nom, celui du père Philippe Séveau, appartenant aux Missionnaires du Sacré-Cœur, qui se mit au service des Papous à partir des années 1970. "Le Seigneur m’a gâté" avait-il confié dans un entretien à Aleteia en 2018. Il y témoignait du fait que l'époque des missionnaires étrangers était presque terminée en Papouasie-Nouvelle-Guinée : "Au début, il y avait une quarantaine de missionnaires européens dans mon diocèse. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’un. Et on compte seulement un diocèse qui n’a pas d’évêque indigène. Les Papous ont compris que c’était maintenant à eux d’évangéliser".

[EN IMAGES] : Le voyage au bout de la terre du Pape François

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