Au Venezuela, Noël sera le 1er octobre. Ce n'est ni une mauvaise blague ni un scénario de film, mais bien ce qu'a annoncé le président vénézuélien Nicolás Maduro, lundi 2 septembre, dans l'émission Con Maduro+, diffusée sur la télévision nationale. Cette étrange mesure permet en réalité d'offrir à la population, touchée de plein fouet par une grave crise économique, des aides étatiques plus élevées. Nicolás Maduro avait déjà annoncé des mesures semblables en 2019, 2020 et 2021 afin d'avancer la distribution de ces aides financières.
Cette annonce présidentielle, censée réjouir les Vénézuéliens, intervient dans un contexte politique très tendu alors qu'un mandat d'arrêt international a été émis par la justice vénézuélienne contre Edmundo González Urrutia, candidat de l'opposition à la présidentielle. Ce dernier revendique toujours la victoire du 28 juillet, alors que Nicolás Maduro avait été annoncé vainqueur à hauteur de 51% des suffrages, non sans susciter une vive contestation de la population. De nombreux pays ont fait preuve de prudence quant aux résultats, certain refusant même de reconnaître la légitimité du président réélu.
Réaction des évêques du Venezuela
La Conférence épiscopale vénézuélienne (CEV) n'a pas manqué de réagir à cette modification impromptue du calendrier, dénonçant l'utilisation de la fête de la Nativité "à des fins de propagande". "Noël est une fête universelle qui commémore la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ", rappellent ainsi les évêques. "Le mode et le moment de sa célébration relèvent de la responsabilité de l'autorité ecclésiastique, qui veille à maintenir le véritable esprit et le sens de cet événement d'une richesse spirituelle et historique, car il marque la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ." Pour cette raison, Noël est un temps " de réflexion, de paix et d'amour, et doit être respecté comme tel".