La vertu de bonne humeur dont nous avons parlé hier conduit à pratiquer une autre vertu : la bienveillance. Ces deux vertus sont intimement liées et s’entraînent l’une l’autre. Lors de vacances passées en dehors du foyer, avec des membres de la famille ou des amis, la bienveillance est parfois abandonnée devant la porte de la maison, sur le sable doré de la plage, ou bien oubliée sur un chemin de randonnée.
La bienveillance consiste à porter des jugements empreints de charité, à se réjouir sincèrement des succès et des vertus des autres, même s’ils réussissent là où nous avons échoué. Elle consiste à ne pas croire d’emblée les ragots colportés et à ne pas les divulguer. Même s’il ne faut pas tomber dans la naïveté, regardons toujours les autres avec un préjugé favorable. Si l’acte répréhensible est avéré, mieux vaut ne pas accabler le fautif mais plutôt lui trouver des circonstances atténuantes, qui existent certainement. “Ne condamnez pas les autres, dit Jésus, pour ne pas être vous-mêmes condamnés”. L’un des secrets de la bienveillance est de s’obliger à regarder les beaux côtés des personnes que nous côtoyons.
D’où vient la malveillance ? Peut-être d’un sentiment d’orgueil qui donne l’illusion d’être supérieur si on abaisse les autres. Ou bien d’un sentiment inavoué d’envie : on a du mal à supporter les qualités ou les avantages des autres, alors on n’est pas mécontent de trouver leur défaut et de les prendre en faute. Il importe d’être vigilant, de garder sans cesse son cœur et son esprit, car personne n’est à l’abri des sentiments les plus bas que sont l’orgueil et l’envie. Il importe de rester positif et de ne pas céder à la tentation du dénigrement systématique.
La bienveillance fait grandir
Les enfants du cousin Gaston font une scolarité brillante, ils excellent dans tous les sports, et même au piano ! Ils sont tellement bien élevés, ils ont l’air enjoués et épanouis, alors que les miens sont beaucoup plus farouches, ils ne parlent pas aux adultes, et que dire de leurs résultats scolaires... Tout cela n’est pas une raison pour rechercher frénétiquement le défaut de la cuirasse qui soulagera l’envie qui nous mord le cœur. Au contraire, restons positif, réjouissons-nous pour la famille de Gaston, admirons son système d’éducation et cherchons l’inspiration pour perfectionner le nôtre.
Tante Adélaïde est toujours à la dernière mode, mais où trouve-t-elle l’argent pour s’offrir ces robes sublimes, ce paréo de plage au couleurs si chatoyantes ? Au lieu de clabauder dans notre coin contre elle, soyons heureux d’avoir dans la famille une personne qui développe un goût si sûr, admirons sa grâce et son élégance. Céder à la tentation de l’envie ne fera que nous rendre malheureux car le médisant s’intoxique lui-même avec le poison qu’il distille. Le bienveillant au contraire s’enrichit de toutes les beautés qu’il admire. La bienveillance fait grandir et l’admiration développe l’enthousiasme. La bienveillance rend la maisonnée joyeuse et accueillante à tous.
Pratique