Si la mauvaise humeur et la morosité sont extrêmement contagieuses, la bonne humeur l’est tout autant. Lorsqu’un membre de la famille est grognon, l’humeur générale du foyer s’en ressent immédiatement, surtout si cette maussaderie provient de l’un des parents. Les enfants souffrent particulièrement d’un état d’esprit systématiquement négatif qu’ils subissent sans en comprendre les motifs. Au contraire, une personne toujours enjouée et de bonne humeur illumine la maisonnée durablement. La vie de famille est tellement plus agréable si on réussit à mettre de côté ses contrariétés pour profiter du bonheur d’être tous réunis.
Dans les situations très graves, on réussit souvent à se contrôler car on ne manque pas de demander un soutien spirituel. Mais face aux petites contrariétés quotidiennes, on se laisse souvent déborder et on risque parfois de devenir amère et rabat-joie. La vie terrestre est jalonnée d’épreuves et de douleurs inévitables. Il n’est pas nécessaire d’en rajouter encore quand nous n’avons pas un motif sérieux de tristesse.
La bonne humeur maintient au foyer la joie et l’espérance. Certaines personnes sont naturellement enclines à vivre quotidiennement cette vertu. D’autres, au contraire, sont plus taciturnes, en raison de leur tempérament, d’une maladie, ou d’un état de fatigue chronique. Parfois des causes extérieures objectives de mécontentement nous assaillent. Il faut alors reconquérir sa sérénité, dépasser sa lassitude pour ne pas assombrir la vie familiale. Cela demande un effort énergique, héroïque parfois, et c’est justement pour cela que la bonne humeur, ou l’égalité d’humeur, mérite d’être classée parmi les vertus.
Notre humeur est le reflet de notre âme
Notre humeur n’est pas seulement le reflet du temps qu’il fait, de notre fatigue ou de notre mal de dos, elle est aussi le reflet de notre âme. Si nous sommes dans une période de déprime ou de turbulences, peut-être est-il temps d’aller se confesser, afin de pacifier notre âme et de lui rendre la sérénité qui lui manque. Peut-être est-il temps de poser des actes de foi, de remettre notre confiance en Dieu qui nous aime et qui ne permet pas que nous soyons éprouvés au-dessus de nos forces. Ce ne sont pas forcément les soucis et les difficultés qui étouffent la bonne humeur. Elle jaillira naturellement d’une conscience apaisée et d’un cœur généreux.
Tous les matins, on peut se demander : quel est le bien que je pourrais faire aujourd’hui ? Auprès de qui pourrais-je me dévouer ? Se tourner vers les autres permet de s’extirper de nos propres préoccupations qui, avouons-le, ne sont pas toujours dramatiques. Se détourner de soi-même est le meilleur moyen de retrouver sa bonne humeur, dans la joie du service rendu. La bonne humeur est un signe de force morale et une condition du bonheur.
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