Au Nicaragua, l’été sans répit des catholiques

Les autorités du Nicaragua n’en finissent pas de s’acharner sur l'Église. Le père Frutos Constantino Valle Salmerón, administrateur du diocèse d'Estelí, au nord du pays, a été arrêté, interrogé et placé en résidence surveillée le 26 juillet, selon les médias locaux 100%Noticias et La Prensa. La nouvelle a été confirmée sur X par l'avocate nicaraguayenne Martha Patricia Molina, auteur d'un rapport recensant les persécutions menées par le gouvernement de Daniel Ortega contre l'Église catholique. Selon la chercheuse, le père Frutos Valle pourrait également avoir été torturé, "comme comme c'est la coutume dans la garde sandiniste". Le prêtre de 80 ans, qui souffre de multiples problèmes de santé, a par la suite été transféré au séminaire de Managua où il vit depuis sous surveillance policière. Le père Frutos Valle avait repris le poste d'administrateur du diocèse d'Estelí, autrefois occupé par Mgr Rolando Alvarez, avant que celui-ci ne soit condamné à 26 ans de prison par la justice et expulsé du pays vers Rome.

L'arrestation du prêtre a été suivie par l'annulation de trois ordination sacerdotales pour le diocèse d'Estelí qui devaient avoir lieu le 27 juillet. La nouvelle a été annoncée par l'un des diacres qui devait être ordonné prêtre pour le diocèse. Si un prêtre et sept diacres ont pu êtres ordonnés le le 20 juillet dernier dans le diocèse de Matagalpa, l'arrestation du père Frutos Valle et l'annulation des ordinations du 27 juillet est un acte de plus sur la longue liste des persécutions du régime contre les catholiques depuis 2018. Arrestations arbitraires, expulsion de congrégations religieuses, interdiction de diffusion des médias catholiques, surveillance des prêtres... Les catholiques sont harcelés en permanence dans cet État d'Amérique latine qui figure parmi les plus répressifs au monde en matière de liberté religieuse.