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Père Cédric, le prêtre qui parle de Dieu sur un tapis de course

Le père Cédric Triponet et deux paroissiens, Grégoire et Marino.

Cécile Séveirac - publié le 22/07/24
Curé de la paroisse de Sarrebourg (Moselle), le père Cédric Triponey a trouvé un moyen original d'apprendre à connaître ses paroissiens en leur proposant de le rejoindre à la salle de sport. "Le sport permet de retirer tous les filtres, de faire tomber les barrières', explique-t-il à Aleteia.

Lorsqu'on demande au père Cédric Triponey s'il aime le sport, la réponse fuse : "Non ! Mais c'est un mal nécessaire." Le père Cédric est devenu curé de la paroisse de Sarrebourg en septembre 2023, et pour connaître ses ouailles, il a décidé de passer...par le sport. Atteint de la maladie de Charcot, ce quarantenaire a pris un abonnement à la salle après avoir été diagnostiqué. Le but : retarder l'évolution de la maladie en entretenant la masse musculaire. Mais pour lui, c'est aussi un moyen de lutter contre le sédentarisme de la vie pastorale.

"J'ai toujours trouvé un peu bête de courir derrière un ballon ou autour d'un terrain... Et à l'école, j'étais nul en sport, car j'avais des problèmes neurologiques qui m'empêchaient de progresser. Dans ces cas-là, on est rapidement discriminé", se souvient le père Cédric. C'est au séminaire qu'il reprend goût au sport. "Faire du sport en communauté et dans un cadre bienveillant m'avait aidé à prendre confiance en moi."

Les gens se confient, car le sport permet de retirer tous les filtres, de faire tomber les barrières.

L'idée d'emmener ses paroissiens avec lui dans les salles "Basic Fit" lui vient alors qu'il prépare un programme de carême. "Je cherchais quelque chose de 'choc' pour pousser les gens à vivre cette période différemment", explique-t-il à Aleteia. "Le carême est souvent perçu comme triste, alors que c'est une démarche de fête où l'on se prépare à Pâques." Pour attirer l'attention, le père Cédric reprend les codes publicitaires qu'il voit passer. "La publicité qui était omniprésente à ce moment-là était celle de la marque "Comme J'aime", on la retrouvait partout. Je voulais catholiciser le message publicitaire : et si nous perdions le poids des péchés pour retrouver la ligne spirituelle ?" Même traitement avec "Basic Fit", dont on peut voir les sac-à-dos de couleur orange et grise partout : "J'ai proposé un programme "Catholic Fit", avec une activité spirituelle et une activité sportive. Puis, j'ai proposé à ceux qui voulaient de venir à la salle avec moi."

Avec Wendy, une jeune employée de la salle qui a finalement intégré le groupe des jeunes pros de la paroisse et a fait sa confirmation en juin dernier.

Un temps d'échange

Même les paroissiens les plus âgés sont invités à rejoindre l'effort. Une paroissienne âgée de 84 ans a ainsi vaillamment enfilé sa tenue pour faire de la marche sur tapis. Vélo elliptique, musculation pour les plus jeunes, cours collectifs d'assouplissement... "L'idée c'est de faire de ce temps un moment de partage, de prendre du temps avec mes paroissiens", relève le père Cédric. "Le grand drame de ma vie de prêtre, c'est de devoir dire trop souvent "je n'ai pas le temps", "prenez rendez-vous"... Là, une heure par jour, j'étais avec eux. Cette initiative m'a prouvé que c'était possible." Le père Cédric maintient un rythme de une à deux heures par semaine à la salle avec ses paroissiens. Un moment au cours duquel il est aussi appelé à évangéliser, explique-t-il. "J'ai aussi des jeunes qui ne sont pas baptisés, ou plus du tout pratiquants, un musulman... et puis il y a ceux qui se posent beaucoup de questions sur la foi, l'Église catholique. Les gens se confient, car le sport permet de retirer tous les filtres, de faire tomber les barrières."

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