Personne ne s’y attendait. Le 10e Congrès eucharistique national qui s’est ouvert le 17 juillet à Indianapolis, aux États-Unis, aurait pu passer inaperçu. Encore un congrès dont on comprend difficilement l’enjeu sans un minimum de pédagogie, autour de l’eucharistie qu’on côtoie finalement à peu près chaque semaine et qu’on pense donc connaître par cœur sans oublier que l’événement a lieu en plein cœur du mois de juillet alors que la campagne présidentielle américaine bat son plein. Et pourtant. Ce ne sont pas moins de 50.000 personnes qui y participent après, pour certains, deux mois de processions eucharistiques dans tout le pays ! Oui, l’initiative du "renouveau eucharistique" lancée en 2022 par les évêques américains a décidément pris auprès des fidèles.
Le Lucas Oil Stadium, le stade qui accueille l’événement, n’aura jamais été aussi vibrant et priant qu’en ce mercredi 17 juillet. D’abord bruissant de mille rires et conversations, le silence s’est ensuite abattu sur le stade avec l’arrivée du Saint-Sacrement. Présent, John Touhey, journaliste de l’édition américaine d’Aleteia confie : "J’avais un peu peur que toute la soirée soit emplie d’une forte surcharge sensorielle. Mais une fois que le Saint-Sacrement est entré dans le stade, un profond silence s’est abattu sur la foule et les gens sont tombés à genoux. Honnêtement, je n’ai jamais connu un silence aussi profond."
Mgr Andrew Cozzens, évêque de Crookston (Minnesota) et président du Congrès eucharistique national, a ensuite prié à haute voix devant le Saint-Sacrement. Le cardinal Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis, a pris la parole en invitant les fidèles à prier pour une plus grande unité dans l'Église, afin "d’être plus fructueux" dans leur mission. Il a invité les fidèles à voir l’Eucharistie comme une invitation à sortir et à rencontrer les autres. Jésus est présent et, le reconnaissant, "nous ne pouvons pas nous empêcher de le chercher partout et en chacun", a-t-il assuré.
L'adoration eucharistique, source de témoignage
Au deuxième jour du congrès, d’autres intervenants ont partagé l’importance de l’adoration eucharistique et la nécessité d’y puiser la force et l’amour nécessaire pour témoigner du Christ chaque jour. Parmi eux se trouve le père Mike Schmitz, prêtre américain du Minnesota, s'est imposé comme l'une des nouvelles figures incontournables de l'Église sur Internet. "Nous devons être prêts non seulement à servir de modèle de relation, mais à entrer réellement en relation", a-t-il rappelé auprès de l’édition américaine d’Aleteia.
Mais le congrès eucharistique est aussi un lieu de rencontre entre les différents participants qui viennent de cinquante États différents et d’au moins 17 pays. "Il arrive souvent que des personnes se détournent de la foi à cause de la dureté de certaines personnes", a ainsi volontiers confié une participante, Angele Baczmaga, à Aleteia. "Ce qui m’a frappée jusqu’à présent dans le Congrès, c’est que le message commence par l’amour et la relation, et je pense que c’est très essentiel. C’est là que le Christ a commencé. Il y a tellement de beauté dans ce message d’amour, et c’est ce que le Christ essaie de nous montrer dans l’Eucharistie." Et son mari Daniel de poursuivre : "On sent que l’Esprit saint est ici en mouvement !"
Acteur de ce "renouveau eucharistique", Mgr Robert Barron, l'un des prédicateurs américains les plus connus et actuel évêque du diocèse de Winona-Rochester (Minnesota), a lancé invité tous les catholiques à se joindre à une vaste campagne de prière, qui durera tous le mois de juillet et qui vise à enregistrer pas moins de 10.000 heures de prière pour soutenir ce "renouveau eucharistique". Au fil des siècles, de nombreux saints ont évoqué l’"heure sainte", conseillant cette pratique à d’autres fidèles. Cette dévotion s’inspire du récit de Jésus dans le jardin de Gethsémani, quand il demande à ses disciples de prier. Cette question, Jésus la pose à chacun, comme il l'avait posée à ses apôtres la veille de sa Passion. C’est donc de ce passage qu’est née "l’heure sainte", une pratique consistant à réserver une heure à la prière pour rester en présence de Dieu, chez soi, dans les transports ou dans une église.