Karine-Marie Amiot est une écrivain joyeuse et rêveuse. Aujourd'hui mariée et à la tête, avec son mari, d'une jolie tribu de neuf enfants, elle continue d'inventer des histoires, pour la plus grande joie des enfants, des parents et des grands-parents !
Aleteia : Vous souvenez-vous de l'écriture de votre première histoire ?
Karine-Marie Amiot : Bien sûr ! C'était La princesse Carabistouille, une histoire de petite fille qui rêve et qui se raconte des histoires qui la font rire, publiée chez Bouton d'Or. Depuis que je sais tracer des lettres, je rédige des petits textes, j'invente des pièces de théâtre et autant que je m'en souvienne, je me suis toujours raconté des histoires pour rendre la vie encore plus drôle ! (Rires) Résultat : en 4ème, j'ai fait un stage chez "Pomme d'Api", et plus tard, j'ai fait des études de Lettres.
Dans vos livres, il y a beaucoup de joie et de beauté...
J'aime qu'un livre soit léger, pétillant et doux, plein de fantaisie, avec de vrais messages. J'aime dire des choses qui touchent les cœurs des petits enfants. Je crois au pouvoir des histoires : prendre un livre est souvent source de complicité. C'est un beau moyen de s'éveiller au monde, de partir en voyage dans son canapé avec ceux qui nous sont chers ! J'aime aussi que l'histoire soit bien écrite, avec du beau vocabulaire, et de jolis dessins. Enfin, j'aime transmettre de belles valeurs par l'écriture. C'est bien de dire aux enfants de partager, mais quand l'enfant voit, dans une histoire, des lapins qui ne veulent pas partager, il s'identifie facilement à eux. Cela l'aide à grandir...
Vous êtes proche des enfants ?
Oui, je suis touchée par leur innocence. Comme eux, je suis simple, je ne suis pas compliquée, je suis ouverte, curieuse, heureuse de faire des découvertes, et je m'émerveille facilement.
Vous vous souvenez de votre propre enfance ?
Quand j'y repense, je revois une maison de vacances, l'été, avec des adultes qui veillent sur nous. C'est un lieu de grande sécurité, mais aussi de grande liberté, avec tous les possibles : lire, se déguiser, faire des cabanes... nous passions des journées entières à jouer ! C'est ça, le paradis de l'enfance : faire ce qu'on veut, dans un cadre sûr. Cela permet d'amasser un vrai trésor pour l'adulte qu'on deviendra plus tard.
En famille, vous racontez des histoires ?
Oui, bien sûr ! Je lis pour mes enfants et avec eux jusqu'à ce qu'ils soient très grands, et ensemble, on invente des histoires. Nous rions facilement ensemble, cela rend le quotidien drôle, surtout quand il est un peu difficile. Et nous venons de créer, en famille, un petit théâtre de marionnettes qui met en scène "Pâquerette et Firmin".
Quel genre de maman êtes-vous ?
Je crois que je suis une maman rêveuse, et en même temps très organisée. J'aime la fantaisie, les moments de fête, de poésie mais dans un cadre structuré, sinon ce n'est pas très rassurant pour les enfants. Je suis aussi une maman qui s'émerveille : contempler toutes les premières fois des enfants (premier sourire, premier mot déchiffré, premier pas...), quel bonheur ! Chez moi, cet émerveillement va crescendo, cette petite enfance passe si vite. Et j'aime beaucoup rire !
Justement, que dire aux mamans qui n'arrivent plus à rire ?
Je dirais de lâcher sur les petites choses, et prendre du temps pour se reposer, pour respirer et pour continuer à être réceptive ! Quand on ne rit plus, c'est qu'on a perdu en sensibilité, et cette sensibilité se retrouve avec du repos. Je pense aussi que, quelquefois, les mamans peuvent faire les choses plus simplement et laisser plus de place au "bien être ensemble". Je me souviens d'un jour où j'en avais assez de faire des repas. C'était en hiver, et j'ai dit aux enfants : "On va tous aller pique-niquer !" Les enfants ont été ravis, et nous avons bien profité les uns des autres !
Comment faites-vous pour tout concilier en gardant le sourire ?
Je trouve beaucoup de force dans l'amour que me donne mon mari, ainsi que dans mes enfants qui m'émerveillent. Ils me transmettent tellement de joie, et de courage aussi. Je découvre aussi comment danser avec les événements, à rester souple, dans une certaine rondeur. Tout faire à la force du poignet rend dure, cassante. J'ai appris à me poser, notamment avec mon travail qui m'équilibre et me permet de m'évader... Je suis très loin de mon quotidien quand j'écris mes histoires ! Et puis, j'ai une discipline de vie : je travaille tous les matins, sans attendre que l'inspiration vienne... Sinon, j'aurais toujours une machine ou un gâteau à faire !
Quel est votre secret ?
Je fais les choses les unes après les autres sans m'énerver, en me disant que je suis à la bonne place. Je fais ce que j'ai à faire aujourd'hui, pas trop vite (Rires) et demain il y aura une journée pour faire le reste !
Vous avez aussi une foi vive, ça change quoi ?
Comme maman, je suis parfois inquiète, alors j'essaie de m'abandonner à Dieu, car je sais que l'inquiétude est un poison qui ronge. Ma démarche consiste à tout remettre entre les mains de Dieu : je fais le maximum, et Lui prend ensuite les rênes. Cela fait de moi une maman plus "cool" ! Et comme écrivain, mon écriture est habitée par ce que je vis, elle est pleine de mon espérance, de la confiance que je mets en Dieu même si cela ne paraît pas explicitement dans les textes.
Quel est votre livre préféré dans la Bible ?
J'aime beaucoup les Psaumes. Dedans, il y a tout ce que le cœur de l'homme éprouve : appel au secours, louange, demande... Ces prières sont comme des poèmes adressés à Dieu, et c'est beau de se mettre dans la tradition des grands priants.
Et sur une île déserte, quels livres emporteriez-vous ?
Je prendrais une Bible, ça me donnerait l'occasion de la lire en entier (Rires). J'emporterais aussi le chef d'œuvre Les lettres de mon moulin : j'aime la poésie de Daudet qui sent bon la Provence ! Et je glisserais aussi le petit bijou Mon oncle et mon curé qui raconte l'histoire d'une jeune fille, pétillante et espiègle, qui vit chez sa tante. Ce livre a bercé mon enfance et quand j'ai un coup de cafard, je le relis...
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