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La tendance est paraît-il davantage au SMS qu'à la missive écrite à l'encre et à la plume. Mais tout comme le livre n'a pas encore - Dieu merci ! - dit son dernier mot, le papier à lettre tient encore tête à cette maudite dématérialisation... bien qu'il puisse être confronté aux aléas de La Poste. À chaque problème sa solution ! Pour qu'un colis ou une lettre arrive bien à destination, c'est à saint Antoine de Padoue qu'il faut s'adresser. Le franciscain thaumaturge retrouve les objets perdus, mais il prévient également de leur égarement. La méthode est simple : au dos de la lettre, il suffit d'inscrire "S.A.G", qui signifie en anglais "Saint Anthony, Guide", littéralement "Saint Antoine, Guide".
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Une pratique venue d'Espagne
Cette coutume trouverait son origine au XVIIIe siècle, lorsqu'un marchand d'Oviedo, en Espagne, nommé Antonio Dante, dut se rendre au Pérou pour y faire commerce. Son épouse prit soin de lui écrire quotidiennement, mais la pauvre femme demeura sans réponse, au point d'en nourrir une vive inquiétude. C'est donc en désespoir de cause qu'elle se présenta un matin à l'église Saint-François d'Oviedo où se trouvait une grande statue de saint Antoine de Padoue, compagnon de saint François d'Assise. Alors, plaçant la lettre destinée à son mari entre les mains du saint docteur de l'Église, elle s'adressa à lui en ces termes, dans une confiance presque enfantine : "Saint Antoine, je t'en prie, que cette lettre lui parvienne, et obtiens-moi une prompte réponse."
L'épouse du marchand revint tous les jours implorer de saint Antoine que sa lettre soit délivrée à son mari exilé, ainsi qu'une réponse. Mais voyant la lettre demeurer au même endroit, elle perdit patience et s'effondra de peine. Un matin, un franciscain passant par là s'arrêta pour écouter l'éplorée, et tenta de se saisir de la lettre. En vain. Il lui demanda alors d'essayer à son tour, et c'est sans peine que l'épouse recueillit l'enveloppe... Pour découvrir avec stupéfaction qu'elle lui était adressée, et en provenance de Lima. En l'ouvrant, 300 pièces d'or tombèrent de la manche de la statue. La lettre, quant à elle, disait :
"Ma très chère épouse. Depuis quelque temps, j'attendais une lettre de vous, et j'ai été très troublé et inquiet de ne pas avoir de vos nouvelles. Mais enfin votre lettre est arrivée, et m'a donné de la joie. C'est un Père de l'Ordre de Saint-François qui me l'a apporté. Vous vous plaignez que j'ai laissé vos lettres sans réponse. Je vous assure que je n'en ai reçu aucune, j'ai cru que vous étiez morte, et ainsi vous pouvez imaginer mon bonheur à l'arrivée de votre lettre. Je vous réponds maintenant par le même Père, et vous envoie trois cents écus d'or, qui devraient suffire à votre subsistance jusqu'à mon prochain retour. Dans l'espérance d'être bientôt avec vous, je prie Dieu pour vous, et je me recommande à mon cher patron saint Antoine, et je désire ardemment que vous puissiez continuer à m'envoyer des nouvelles de vous. Votre très affectueux Antonio Dante."
Les Franciscains d'Oviedo ont conservé cette tendre missive, datée du 23 juillet 1729. C'est depuis lors que s'est développée la coutume de confier à saint Antoine de Padoue les lettres et les colis afin qu'ils arrivent à bon port, encouragée par la guilde Saint-Antoine des Frères Franciscains, à New York. Ces derniers ont pendant longtemps produit des timbres et des enveloppes avec les initiales S.A.G.