“Fierté immense”, “une décision historique”, “une avancée pour toutes les femmes”, “un vote qui fait honneur à notre société”… Les réactions se sont multipliées sur les plateaux et les réseaux sociaux après le vote du Sénat ce mercredi 28 février en faveur d’une “liberté garantie” à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Tandis que le Parlement va se réunir en Congrès ce lundi à Versailles pour inscrire l’IVG dans la Constitution, d’autres personnalités ont aussi tenu à réagir pour dénoncer et s’inquiéter d’une telle décision.
“Rien ne justifiait cette disposition, comme l’affirmait d’ailleurs, clairement et fermement, le rapport de la sénatrice chargée de préparer le débat du Sénat”, a rappelé avec force Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, au lendemain du vote des sénateurs. “Quoi que l’on pense de la loi de 1975, il est frappant de voir comment une loi affirmant ouvrir une possibilité d’urgence a conduit à instaurer un prétendu droit fondamental, le verrou devenant cliquet, dans une dangereuse inversion des valeurs. Il faudra se rappeler cela au moment du débat sur la fin de vie.” Et de reprendre : “Une Constitution est faite pour fixer le socle de la vie commune d’une société. Une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu’elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur.”
Notre espérance et notre engagement, notre certitude, c’est que le respect aimant de la vie, en paroles et en actes, lui, ne se ringardisera jamais !
Poussant la réflexion plus loin, l’évêque s’interroge sur le vote des sénateurs et députés. “La plupart des parlementaires, prisonniers de l’air du temps, ont craint de se “ringardiser” par leur vote”, reprend-t-il. “C’est plutôt l’absence d’enracinement qui démode rapidement : le discrédit de beaucoup de nos politiques le manifeste amplement. Notre espérance et notre engagement, notre certitude, c’est que le respect aimant de la vie, en paroles et en actes, lui, ne se ringardisera jamais !”
“La mort semble plus protégée que la vie n’est encouragée”, a dénoncé Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, dans une tribune de La Croix. Et l’archevêque de rappeler : “Aujourd’hui comme hier, l’espérance comme la vie sont des sports de combat. Il ne s’agit pas de combattre contre les autres, mais contre soi-même et la tentation de baisser les bras, de ne plus croire l’action humaine porteuse de fruits.” “Il est où, le “il faut sauver des vies”, refrain officiel pendant le covid ?”n a de son côté interpellé Mgr Touvet, évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon “Quelle tristesse de voir tous ces retourneurs et retourneuses de veste qui naviguent à vue, sans conviction, selon les vents électoraux et les portefeuilles ministériels !”