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Ces petits cailloux qui ont ramené Valérie vers Dieu

Valérie Micheaux

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Raphaëlle Coquebert - publié le 25/02/24
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Tout au long de cette année dédiée à la prière, Aleteia publie des témoignages de chrétiens dont la vie est transformée par la prière. C’est le cas de Valérie qui, meurtrie par un divorce précoce et en rébellion contre Dieu, s’est laissée guider par un faisceau de signes qui l’ont conduite vers le Père.

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"C’est à la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d’Avignon que je suis née une seconde fois, il y a 17 ans, alors que j’étais une chrétienne en passe de paganisation avancée ! J'avais décrété, avant ma conversion, que la messe était du folklore !", se remémore Valérie, peintre décoratrice, avec une émotion encore palpable. Émotion qui se comprend aisément quand on l’écoute relater les interventions du surnaturel dans sa vie : rien de fracassant, une flopée de petits cailloux semés sur son chemin par une Providence attentive.

De culture chrétienne, sa famille ne prenait le chemin de la messe qu’aux grandes occasions (Noël, Pâques). Valérie se souvient néanmoins de l’attraction qu’exerçaient sur elle son grand-père et son grand-oncle abbé côté paternel. Grâce à eux, catholiques lumineux, ou peut-être pour suivre la recommandation maternelle de prier un peu chaque soir, elle ne s’endort pas sans dire un Notre Père : "Sans doute était-ce machinal, mais ça m’a quand même pétrie. Car mon initiation chrétienne s’est limitée au baptême et à la première communion. Je ne connaissais même pas le Je vous salue Marie…"

Dieu au pilori

A 16 ans, elle ne rêve que de s’émanciper du giron familial et de construire son propre foyer avec l’homme dont elle est tombée amoureuse : une fois décrochés l’agrégation de sciences naturelles et un poste d’enseignante, elle devient sa femme en 2000. Elle a voulu un mariage à l’Église par goût du sacré, mais la préparation en a été bâclée, le célébrant - son grand-oncle abbé - vivant à des centaines de kilomètres du couple.

Elle déchante très vite, l’époux se révélant tout autre que ce qu’elle imaginait. En 2002, au cœur de la tourmente, ses idéaux à terre, Valérie prend la lourde décision de quitter ce dernier. Seule avec un nouveau-né, le cœur en miettes, elle s’en prend au Seigneur : "Je me suis mariée à l’Église, et voilà ce qu’il advient ! Je recroirai en toi quand je recroirai un peu en moi, lui assène-t-elle. Pour l’heure, je te range dans un carton !" 

Le Ciel ne l’abandonne pas pour autant. D’abord, il lui révèle indirectement sa vraie vocation : Valérie suit un stage d’initiation de fresques à la chaux qui est pour elle un vrai détonateur. "Cette expérience m’a reconnectée à ma créativité. Artiste dans l’âme depuis toujours, je m’étais pourtant engagée dans un cursus traditionnel. J’ai vite senti que je ne me déploierai qu’en laissant libre cours à ces talents enfouis." Sans écouter les conseils de prudence de ses collègues enseignants, la jeune maman se démène pour se former, rencontrer des professionnels, obtenir un congé de formation de l’Éducation nationale.

Si bien qu’en 2006, son petit garçon de 3 ans sous le bras, elle quitte la Loire pour Avignon, où elle suit une formation de peintre décoratrice avec spécialisation patrimoine. "Je me suis régalée, jubile-t-elle. Je me sentais tellement à ma place !"

Du monastère à la cathédrale : un GPS divin !

Durant tout ce temps, Dieu est aux abonnés absents. Mais Il n’oublie pas sa brebis égarée : en faisant en sorte qu’elle entende sans cesse parler de l’abbaye voisine de Sénanque (Vaucluse), qui n’évoque absolument rien pour elle. Si bien qu’elle finit par grommeler en son for intérieur : "C’est bon, j’ai compris, j’y vais !"

Valérie Micheaux

Le week-end de Pâques, son fils en vacances chez son père, elle s’y rend, flâne à la bibliothèque, assiste aux vêpres, constate la beauté des chants, puis s’apprête à repartir comme elle est arrivée. "Mais en faisant le tour du bâtiment avant de tourner les talons, relate-t-elle, j’entends au fond de mon cœur une petite voix qui m’enjoint : "Va te confesser !"" Valérie n’en mène pas large : elle ne l’a encore jamais fait ! Elle obéit pourtant et écoute sans broncher les conseils du père qui lui administre le sacrement : faire baptiser son fils, rejoindre une paroisse et prendre contact avec un certain père Philibert dont elle omet de demander les coordonnées.

Débordement de joie

Le cœur léger et comme sur un nuage, Valérie regagne ses pénates. Le dimanche qui suit reste à jamais gravé dans sa mémoire : "J’étais à mon bureau en train de tracer des plans, quand j’entends des cloches sonner et ressens un appel irrésistible à aller à la messe. Et même précisément à la cathédrale. En avance, je me revois m’installer au quatrième rang près de l’allée centrale. Et là, d’un coup, une joie intense s’empare de moi, je suis comme transportée : je me sens intimement rejointe par Dieu !" Ignorante du déroulé de la célébration, mais déjà dans l’action de grâce pour ce qu’elle vit sans le comprendre, la jeune femme se laisse faire, et va se présenter à la toute fin à l’officiant. "Il se présente en retour par son prénom - Jean - et m’accueille très chaleureusement." Très vite, il devient son confesseur.

"Se confesser est une telle grâce ! Le Seigneur nous refait vraiment."

Dès lors, Valérie reprend le chemin de la messe dominicale, commence à tisser des liens dans la communauté catholique avignonnaise et se gorge de vitamines spirituelles en recourant fréquemment au sacrement de réconciliation, qu’elle affectionne tout particulièrement : "Se confesser est une telle grâce ! Le Seigneur nous refait vraiment."

En sus, le Ciel continue de lui faire des clins Dieu : "Un jour, je discute avec un chrétien qui me demande où je vais à la messe. A la cathédrale, dis-je. Et mon interlocuteur de s’exclamer : "C’est vrai que les homélies du père Philibert sont édifiantes !" Le Père Philibert ? Je reste suffoquée. Celui que le moine de Sénanque m’avait invitée à aller voir et qui m’était sorti de la tête ? Lui et le père Jean - mon confesseur depuis quelques mois -, ne faisaient donc qu’un ! L’Esprit saint m’a complètement pilotée, sans que j’en sache rien !"

De la beauté avant toutes choses

Valérie Micheaux

Valérie, qui a désormais 47 ans, assure avoir reçu encore "d’innombrables grâces" : "Dieu a entendu mon cri et est venu y répondre, en son temps. Il a éclairé, nommé, guéri mes blessures. Et puis, il s’est incarné. Je priais un Dieu hypothétique, il m’a révélé ses trois visages : Père, Fils et Saint-Esprit." Aujourd’hui l’artiste est toute donnée à son métier de peintre décoratrice. Ce qui lui tient à cœur ? "Non de laisser mon nom en bas des murs que je crée ou restaure, mais de servir la Beauté, chemin vers Dieu", confie l'artiste qui a monté sa propre entreprise Il était un MUR.

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