Le Mozambique se retrouve à nouveau depuis quelques jours plongé dans la violence, en particulier la région de Capo Delgado au nord du pays. Ces derniers jours, des mouvements djihadistes proches de Daech ont attaqué les populations et brûlé plusieurs écoles et églises, forçant des milliers de personnes à fuir. Alors que le pape François a appelé ce dimanche 18 février à prier pour le Mozambique, le père Salvador Maria Rodrigues de Brito, curé de la paroisse Notre-Dame d'Afrique de Mazeze, dans le diocèse de Pemba (dans la région de Capo Delgado), a raconté au micro de Radio Pax le 14 février comment les terroristes ont réduit en cendres le presbytère, l’église et les locaux de sa paroisse.
"Il était exactement 18 heures lundi 12 février lorsqu'ils sont entrés et ont pris le contrôle de la ville de Posto Mazeze", a-t-il confié. "Bien sûr, beaucoup de gens avaient déjà été évacués, mais ils sont arrivés lourdement armés", a déclaré le père. Salvador Maria Rodrigues de Brito a raconté. Les terroristes ont méticuleusement tout détruit : les infrastructures des autorités locales, le centre de santé, l'école locale… "Ils ont également attaqué et détruit les bâtiments de la mission, en particulier le presbytère, l'église et le bureau paroissial, dont certains ont été récemment construits, mais sans faire de victimes humaines" a-t-il détaillé. "Tout a été mitraillé, tout a été rasé, il ne restait même pas un seul vêtement."
La seule chose qui a été sauvée, grâce à Dieu, c'est le Saint-Sacrement qui se trouvait dans la chapelle.
Heureusement, le prêtre, voyant la menace arriver, a décidé de sauver ce que l’église contenait de plus précieux : le Saint-Sacrement. "La seule chose qui a été sauvée, grâce à Dieu, c'est le Saint-Sacrement qui se trouvait dans la chapelle du siège de la mission et les registres des baptêmes et mariages, que j'avais apportés avec moi."
Le Mozambique souffre depuis 2017 d’une insurrection islamiste qui a fait près de 4.000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Concentrées principalement dans le nord de la province de Cabo Delgado, la plus septentrionale du Mozambique, les attaques se sont désormais étendues aux provinces voisines, comme Nampula et Niassa. En décembre 2023, le violent conflit avait déplacé plus d’un million de personnes.