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Luminiscence, l’épopée flamboyante des “tailleurs de prières”

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Luminiscence

Morgane Afif - publié le 16/02/24

Alors que la paroisse de la "cathédrale des Halles", Saint-Eustache, célèbre cette année les 800 ans de sa fondation, un spectacle narratif en sons et lumières illumine cet écrin jusqu'au 25 mai.

Dans le quartier des Halles, entre la Bourse du Commerce et la rue Montmartre où se pressent les passants, il faut lever haut la tête pour que le regard se pose sur Saint-Eustache. L’église surplombe, imposante et élancée, le Ier arrondissement de Paris pour s’élever au-dessus des toits de la ville. Hasard du calendrier, c’est en cette année jubilaire des 800 ans de la fondation de sa paroisse que l’équipe de Luminiscence s’est installée sous la nef de l’édifice. Vendredi 16 février verra Saint-Eustache briller d’un nouvel éclat.

Une expérience immersive avec un supplément d’âme

Romain Sarfati, cofondateur du projet Luminiscence, produit des expériences immersives depuis une dizaine d’années : autant de temps pour devenir spécialiste de la technique. Un jour l’idée jaillit : imaginer une expérience immersive, projetée cette fois, loin des espaces aseptisés qui ont vu éclore la technique. Le projet est né : raconter l’art des cathédrales dans nos monuments sacrés français. Un projet d’autant plus admirable et audacieux pour Romain, qui se livre avec franchise : “Pourtant, je ne suis pas de confession catholique”.

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Le projet, dès lors, s’inscrit dans la lignée de ce qu’étaient les cathédrales, du Moyen Âge à la Renaissance : “la visite d’une cathédrale était un véritable spectacle en soi pour les gens de l’époque, que ce soit par le jeu de couleurs, de lumière, les peintures, la musique : elles grouillaient de vie”. C’est pour “permettre au public de revivre cet émerveillement, à une époque où l’on visite le patrimoine religieux sans la même vibration vécue par les générations qui nous ont précédé” que le projet prend forme. Véritable prouesse technologique, la projection s’adapte au centimètre près à chaque élément architectural de l’église : “nous sommes des sculpteurs de lumière et de couleurs, comme les grands bâtisseurs qui ont donné vie aux monuments sacrés”, estime Romain Sarfati. C’est, aussi, ce que souligne le narrateur : “Les grands bâtisseurs, ces héros oubliés, j’aime les appeler les tailleurs de prières. Ils ouvrent ainsi leur chemin vers le ciel.”

Redonner vie à nos églises en respectant leur vocation

C’est en travaillant “main dans la main” avec le recteur de l’église, qui a relu et approuvé le spectacle, et son équipe pastorale, que le spectacle a pris forme, avec l’accord de l’évêque du lieu ; ici, Mgr Ulrich, évêque de Paris. Ce fut également le cas pour la cathédrale de Bordeaux, où une première version, adaptée à Saint-André, y fut projetée en fin d’année 2023. Après avoir accueilli près de 90.000 spectateurs à Bordeaux, Luminiscence attend 80.000 visiteurs à Saint-Eustache, avant de s’installer en avril dans la cathédrale de Lille, puis en septembre à Rouen, et un peu plus tard dans des cathédrales dans l’Est de la France. Malgré une première partie décevante et superflue, lorsque le spectateur est invité à déambuler dans la cathédrale en suivant des comédiens caricaturaux et mal fagotés, le spectacle en lui-même est sensiblement merveilleux. Il faut, cependant, savoir que le public vient de tout horizon : c’est ce qui en fait la richesse, et l’écueil, tant il est difficile de prier dans cette première partie qui attend de voir s’élever les lumières.

Le spectacle s’articule quant à lui autour de quatre actes qui abordent chacun un thème différent : l’architecture et la construction, la lumière autour des vitraux et du temps qui passe, puis la musique à travers les âges et enfin, l’ouverture vers l’infini. Un infini qui porte le nom de Dieu ? “On laisse à chacun libre interprétation, souligne Romain Sarfati. L’évêque de Bordeaux, Mgr Jean-Paul James, m’a confié avoir trouvé dans la narration des éléments qui l’ont touché et qui ont porté sa prière plusieurs fois durant le spectacle. La narration respecte la vocation religieuse de l’édifice qui a été conçu pour se rapprocher du divin”. On regrette toutefois que la projection s’achève sur un “Cosmos” époustouflant, certes, mais dont on aurait aimé qu’il s’appelle Dieu.

Infos et réservations

Du mardi au samedi, 2 à 3 représentations par soir à partir de 19h30
Du 16 février au 25 mai 2024
Église Saint-Eustache, 2 Rue du Jour, 75001 Paris
4 ans et plus – de 14 à 49 euros – Réservation

Tags:
ÉgliseParisPatrimoineSpectacle
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