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[HOMÉLIE] Un carême dans la douceur

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Nastyaofly

Christian Lancrey-Javal - publié le 13/02/24

Curé de la paroisse Notre-Dame de Compassion à Paris, le père Christian Lancrey-Javal commente l’évangile du mercredi des Cendres (Mt 6, 1-6.16-18). L’aumône, la prière et le jeûne trouvent leur sens dans la douceur de la charité, cet amour brûlant qui fait le bien et supporte le mal.

Dans le triptyque de l’aumône, la prière et le jeûne proposé par Jésus dans l’évangile, la prière est au centre parce qu’elle donne son sens aux deux autres, qui peuvent se comprendre comme un Oui, — l’aumône, oui aux demandes des plus pauvres — ; un Non — le jeûne, non à nos envies inutiles —  et pour l’un comme pour l’autre, la prière sert à discerner les demandes à satisfaire et les envies à refuser. Pour discerner, il faut faire appel à l’Esprit saint disait le Curé d’Ars : “L’Esprit saint est une lumière et une force. C’est lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal. Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand.”

L’hymne à la charité

Maintenant il ne suffit pas de savoir dire oui ou non ; tout aussi importante est la façon de faire et je propose pour ce carême de rapprocher l’évangile de ce mercredi des Cendres avec l’hymne à la charité de la lettre aux Corinthiens (1 Co 13, 1-13) : “Quand tu fais l’aumône”, dit Jésus ; souvenons-nous avec saint Paul que nous aurions beau distribuer toute notre fortune aux affamés, s’il nous manque l’amour, cela ne sert à rien. “Et quand vous priez” : nous aurions beau parler les langues des anges, si nous n’avons pas la charité, s’il nous manque l’amour, nous ne sommes que des cuivres qui résonnent, des cymbales retentissantes. S’il nous manque l’amour, cela ne sert à rien. “Et quand vous jeûnez” : nous aurions beau avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, nous aurions beau avoir la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il nous manque l’amour, cela ne sert à rien. 

Faire le bien, supporter le mal

L’amour prend patience, l’amour rend service : ce sont les deux premiers mots de l’hymne. Attachons-nous pour ce carême sinon à ces deux premiers mots, au moins aux deux verbes de la fin : l’amour supporte tout, l’amour endure tout. Dans une catéchèse donnée le 23 août 2023 sur saint Juan Diego, le voyant et messager de la Vierge de Guadalupe, le pape François avait rappelé qu’il ne suffit pas de faire le bien : il faut aussi supporter le mal. “Un chrétien fait le bien, mais il supporte le mal. Les deux vont ensemble.”

Pour annoncer, il ne suffit pas de témoigner du bien, il faut pouvoir supporter le mal.

Saint Juan Diego avait 55 ans en décembre 1531 quand il a une apparition de la Vierge : il voit la Mère de Dieu qui l’appelle tendrement “mon petit enfant bien-aimé Juanito”. Elle l’envoie demander à l’évêque de construire une église à l’endroit où elle est apparue. Juan Diego y va. On le fait attendre. Longtemps. L’évêque ne le croit pas. Il repart. Il revoit la Vierge qui le console et lui dit de réessayer. Il retourne auprès de l’évêque et, avec encore plus de difficulté, le rencontre, mais ce dernier le renvoie à nouveau. 

L’épreuve vient parfois de l’Église

Pour annoncer, il ne suffit pas de témoigner du bien, il faut pouvoir supporter le mal. Un chrétien fait le bien et supporte le mal. Les deux vont ensemble. L’amour supporte tout, l’amour endure tout. Job plongé dans le malheur dit : “Nu, je suis sorti du ventre de ma mère, nu j’y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !” (Jb 1, 21). Et l’auteur sacré commente : “En tout cela, Job ne commit pas de péché. Il n’adressa à Dieu aucune parole déplacée”(v. 22). Ce n’est pas qu’à Dieu mais entre nous que nous pourrions éviter ces « paroles déplacées », les plaintes excessives, le temps passé à pester.

Voilà le carême que je propose, pas un carême gris de grimaces, ni même vert, écologique, encore que, mais plutôt dans la douceur réconfortante des fleurs que saint Juan Diego a trouvées ensuite, en plein hiver, sur les indications de la Vierge Marie : il les a apportées à l’évêque et, quand il a ouvert son poncho, sur le tissu est apparu “l’image de la Madone, la Vierge extraordinaire et vivante, dans les yeux de laquelle les protagonistes de l’époque se reflètent encore”.

Dans la douceur de la charité

Voilà ce que nous pourrions vivre : un carême dans la douceur de la charité. Priez pour ne pas entrer en tentation, dit Jésus. Prions pour ne pas passer trop de temps à nous plaindre ou récriminer.

“Quel malheur, dit le Pape dans son message de cette année pour le carême, si la pénitence chrétienne ressemblait à celle qui attristait Jésus. À nous aussi, il dit : “Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent” (Mt 6, 16). Au contraire, que l’on voie la joie sur les visages, que l’on sente le parfum de la liberté, qu’on libère cet amour qui fait toutes choses nouvelles, en commençant par les plus petites et les plus proches. »

Par la force de la prière, le chrétien fait le bien et supporte le mal. L’amour supporte tout, l’amour endure tout. Seigneur, faites-nous brûler de charité !

Tags:
CarêmeHomélieMesse
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