Le père Nikodemus Schnabel, prêtre bénédictin allemand et administrateur de l’abbaye de la Dormition de Jérusalem a été agressé samedi 3 février par deux jeunes juifs orthodoxes à l’est de Jérusalem. Alors qu’il se promenait dans les rues de la vieille ville, il a été violemment pris à partie par deux jeunes.
Filmée par un témoin, la scène a choqué de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, où elle tourne en boucle depuis samedi. Sur les images, on peut voir l'abbé Nikodemus Schnabel marcher dans la rue avant d’être alpagué par deux jeunes, qui s’approchent de lui pour lui cracher dessus. Le bénédictin ne se laisse pas démonter et tente de prendre en photo le visage de son agresseur. S’ensuit un vif échange en anglais avec les deux jeunes, qui menacent de s’en prendre physiquement au prêtre, avant qu’un témoin ne s’interpose. Les deux agresseurs finissent par partir en proférant des insultes blasphématoires.
Un "horrible incident"
Arrêtés quelques heures plus tard par la police israélienne, ils sont depuis assignés à résidence, a appris le quotidien israélien Yediot Aharonot. La réaction rapide de la police a été saluée par le Patriarcat latin de Jérusalem, qui a dénoncé une agression "non provoquée et "honteuse" contre l’abbé Nikodemus. "La poursuite de ceux qui perpètrent de tels crimes de haine est un outil de dissuasion important et qui permet d’améliorer la sécurité du clergé en Terre sainte", peut-on lire. Le lendemain de l'agression, le ministre de l’Intérieur israélien s’est entretenu par téléphone avec le cardinal Pizzaballa pour lui assurer de son soutien. D’autres membres du gouvernement, comme le ministre des Affaires étrangères Israël Katz, ont dénoncé publiquement l’agression. "Je condamne fermement les actes odieux envers les membres d’autres religions", a-t-il publié sur X, qualifiant l’agression d’"horrible incident".
Depuis plusieurs années, le pays est confronté à une montée de l'intolérance religieuse. Les chrétiens de Terre sainte, en particulier à Jérusalem, souffrent d'un regain d’agressions de la part de juifs orthodoxes extrémistes. La multiplication des incidents de crachats contre des religieux et des églises est régulièrement pointée du doigt par les communautés chrétiennes qui demandent aux autorités une meilleure protection.