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D’où vient le grand chapeau sur les armoiries des évêques ?

CREPY

Sebastien Desarmaux/ Godong

Installation de Mgr Luc Crépy à Versailles le 4 septembre 2021.

Morgane Afif - publié le 11/11/23

L’héraldique ecclésiastique est un art à part entière. Si chaque évêque arbore les armoiries de son diocèse, d’où vient cet étrange chapeau vert qui en surplombe le blason ?

On reconnaît les évêques à leur mitre, leur anneau et leur crosse. Sur la cathèdre où ils siègent, s’affiche aussi un curieux symbole que notre époque ne sait plus guère déchiffrer. Sur ces armoiries trône un étrange couvre-chef : le galero. Ce large chapeau à bords plats était initialement l’apanage des différents membres qui formaient ce que la tradition appelait le “bas-clergé”, c’est-à-dire les moines et les prêtres officiant dans les paroisses, au plus près du peuple de Dieu.

Lors du premier concile de Lyon, en 1245, le pape Innocent IV l’impose aux cardinaux : au fil du temps, le galero rouge devient alors l’attribut cardinalice par excellence. Ce n’est qu’à la suite du concile Vatican II que son usage est aboli, tout comme celui de la barrette noire des prêtres, par l’instruction Ut sive sollicite du pape Paul VI. On en retrouve néanmoins la trace aujourd’hui sur les armoiries du “haut-clergé”.

L’usage et le symbole 

L’héraldique tient son origine de l’art de la guerre et du tournoi, auxquels le clergé ne participait pas. Le XIIIe siècle voit cependant son usage se répandre au sein du haut-clergé, qui, comme la bourgeoisie de l’époque, s’attribue l’usage nobiliaire. A l’héraldique traditionnelle, le clergé ajoute une série d’ornements extérieurs, parfois joints aux ornements nobiliaires qui distinguent la naissance de celui qui les porte. Le galero devient alors le symbole ecclésiastique par excellence et distingue la fonction du porteur des armoiries, selon deux indices : sa couleur et le nombre de houppes qui pendent des cordons qui encadrent le blason. C’est lui qui permet d’identifier la charge de celui dont le blason en est paré : rouge (“gueule” en héraldique) à 30 houppes pour les cardinaux, vert (“sinople”) à 30 houppes pour les primats et les patriarches, vert à 20 houppes pour les archevêques et vert à 12 houppes pour les évêques. Celui des évêques reprend ainsi le chiffre hautement symbolique qui évoque le nombre des apôtres choisis par le Christ et qui rappelle la fonction apostolique de l’évêque, ainsi que l’autorité du Saint-Père à laquelle il est soumis. 

L’héraldique épiscopale est aujourd’hui beaucoup plus dépouillée qu’elle ne le fut sous l’Ancien Régime, bien que demeure ce “chapeau de sinople accompagné d’une cordelière à six houppes de même”. Le concile Vatican II, notamment, a marqué un tournant dans l’usage des objets et symboles liturgiques en signifiant une rupture franche avec le faste des siècles précédents, afin d’abolir la distance entre le peuple de Dieu et ses pasteurs. Cette sobriété s’étend à l’héraldique ecclésiastique : les armoiries des évêques s’épurent et les ornements nobiliaires font place, d’abord à la mitre et à la crosse, puis à une simple croix, tandis que le galero, lui, demeure encore. 

Tags:
Évêque
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