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Les êtres chers qui nous ont quittés, nos défunts, ne disparaissent jamais complètement. Ils continuent à vivre dans nos cœurs. "Le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants", disait Hegel. Heureusement, la foi chrétienne nous assure que nos disparus ne dépendent pas de nous pour persévérer dans l'être après la mort. Dieu, le Vivant par excellence, est la garantie de leur vie post-mortem. Nous sommes immortels parce que Dieu nous a créés et continue à nous créer et cela pour l'éternité.
Un moyen : rejoindre nos défunts en Dieu
Cependant, ces belles considérations, aussi édifiantes que véridiques, ne sont pas toujours en mesure de nous consoler de la disparition des personnes chères à nos cœurs. Les articles de foi du dogme sont une chose, notre chagrin et le vide laissé par l'absence, en sont une autre. Comment notre foi atténuera-t-elle la perte de ceux que nous chérissions ? Certes, ils ne sont pas morts puisqu'ils sont entrés dans une autre dimension de l’existence, purgatoire ou paradis, au sein de laquelle nos sens ne peuvent les percevoir. Nous regardent-ils ? Veillent-ils sur nous ? La foi, aussi consolante qu'elle soit, atténue toutefois difficilement le poids de leur absence. Dans ces conditions, comment continuer à entretenir la flamme de notre relation avec eux ?
Tout simplement en l'envisageant à partir du foyer de Celui qui est l'éternité en personne : Dieu ! Ce que Dieu a créé, en l'occurrence le bien que constituaient les différences facettes de notre amour, que cet amour porte sur nos affections relationnelles de paternité, de maternité ou de filiation, ou bien encore d’amitié ou d'admiration, toutes ces réalités ne vont pas disparaître subitement parce que la mort physique nous aura enlevé les êtres qui étaient l'objet de ces affections. L'éternité divine garde en dépôt les moments intenses que nous avons passés en leur compagnie. En Dieu, non seulement il n'existe pas de hasard mais aucune relation marquée du signe de l’amour n’est perdue. Chaque instant vécu sur terre est immortalisé en Lui. Aussi, si nous désirons retrouver nos défunts, ce n'est pas uniquement dans notre cœur qu'il faut les chercher, c'est surtout en Dieu. C'est en Celui qui n'est pas seul parce qu'il est Un en trois Personnes, Dieu-Trinité, que nous retrouverons les êtres qui nous ont laissés... seuls. La Bible affirme qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul. Et Dieu le sait mieux que quiconque, Lui qui est unique mais non solitaire.
Un lieu : le Cœur de Jésus, centre de tous les cœurs
Concrètement, après ces considérations théologiques, comment rejoindre ici-bas nos défunts ? Certes, la Bible nous défend d’invoquer les morts (Dt 18,11). Cependant, la foi est déjà la réalisation de ce que l'on espère (cf. He 11, 1). Par elle, nous goûtons déjà l'éternité. C'est donc par la foi que nous vivons avec nos défunts, dans le même monde qu'eux, c’est-à-dire en Dieu. Celui qui vit en communion avec l'Éternel, celui-là se sait entouré d'une nuée de témoins (He 12,1). Il sait que Dieu est le carrefour spirituel où se rejoignent tous les vivants. Il sait que Jésus est le centre et le roi de tous les cœurs.
Jésus fait la liaison entre les cœurs de telle sorte qu'aucun ne reste seul.
Or, en tant que centre des tous les cœurs, Jésus est la réalité nodale et impérissable de toutes les relations interpersonnelles que nous avons bâties ici-bas. Aussi est-ce en ce Cœur que nous rejoindrons nos chers disparus, même si les modalités de ces retrouvailles restent incomplètes et frustrantes. Jésus fait la liaison entre les cœurs de telle sorte qu'aucun ne reste seul. C'est en lui que nous retrouverons ceux qui nous ont momentanément quittés. Greffés sur ce Cœur qui a porté l'humanité entière devant son Père pour la justifier à Ses yeux, établis dans la fournaise d'amour de ce Cœur en laquelle tout se rejoint et converge, nous sommes assurés de retrouver, certes de façon encore incomplète, les absents — avant les retrouvailles définitives dans la Jérusalem céleste !
Une condition : se mettre en présence de Dieu
Plus concrètement encore, que faire pour goûter dès maintenant cette communion anticipée ? Tout simplement prier et en se tenir en présence du Ressuscité, dans une église ou chez soi. Dieu est partout : nous pouvons plus facilement rejoindre les absents en Lui dans la prière qu’entrer en relation avec nos contemporains plus occupés de futilités que de l’essentiel, plus enclins à se soucier de l'immédiateté événementielle qu'à se soucier de l'éternité qui leur est promise. Et nos prières sont doublement consolantes : à leur vertu de nous plonger en Celui en lequel tous les humains se rejoignent, elles ajoutent celle d'abréger le séjour au purgatoire de nos défunts.