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S'il y a bien une figure qui représente la fière région de Camargue, c'est celle du gardian. Montés sur leurs chevaux blancs, poussés par le mistral, ils sont les cavaliers maîtres d'une terre encore sauvage par endroits, entre mer et rizières. Ce n'est pourtant pas aux Saintes-Maries-de-la-Mer, au Grau-du-Roi ou à Arles qu'il fallait les chercher en cette fin de mois d'octobre, mais à Lourdes. Du 27 au 30 octobre, les gardiens des manades (troupeaux de taureaux vivant en semi-liberté) camarguaises se sont rassemblés pour leur pèlerinage bi-annuel au sanctuaire. Ils étaient 3.000, rassemblés au sein de la Nacioun Gardiano (Nation gardiane), une association créée en 1909 pour "maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du pays d'Arles, de la Camargue et des pays taurins" .
Les traditions camarguaises à l'honneur
Chevaux blancs, tambourinaires, oriflammes et costumes traditionnels : les gardians ont sorti le grand jeu pour Notre-Dame. Les hommes sont apparus en tenue de gardian, avec le pantalon en peau de taupe, la chemise et la veste noire en velours, et le chapeau; et les femmes portaient majoritairement le costume d'Arlésienne, qui comporte notamment une coiffe particulière, la chapelle (plastron de dentelle couvrant la poitrine rattachée à la taille) et la jupe longue. Et bien-sûr, la croix de Camargue, symbole par excellence des gardians , qui mêle la croix dont les extrémités se terminent par les tridents, instruments utilisés par les gardians pour encadrer les troupeaux, le cœur et l'ancre; chacun des trois éléments désignant respectivement la foi, la charité et l'espérance. Après une messe d'ouverture à l’église Sainte Bernadette samedi 28 octobre, les gardians se sont rendus à la grotte et ont entamé un chemin de Croix. Lors de la procession mariale, à la nuit tombée, les gardians à cheval ont défilé à la lueur des torches.