Le pape François a lancé un appel à la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, en marge de sa catéchèse prononcée place Saint-Pierre, le 11 octobre 2023. S’il reconnaît le droit d’Israël de se défendre, il se dit "très préoccupé par le siège total dans lequel vivent les Palestiniens à Gaza". C’est avec "douleur et appréhension" que le pape François continue de suivre ce qui se déroule en Israël et en Palestine depuis le 7 octobre. "Tant de personnes tuées et d’autres blessées", a-t-il déploré alors que l’offensive d’une ampleur inédite des islamistes du Hamas contre Israël a provoqué la mort d’au moins 1.200 personnes côté israélien. On déplore au moins 950 morts côté palestinien. En représailles à l’attaque surprise, Israël a lancé des bombardements sur la bande de Gaza dans laquelle vivent 2,3 millions de Palestiniens.
"Je prie pour les familles qui ont vu se transformer un jour de fête en un jour de deuil. Je demande que les otages soient tout de suite relâchés", a réclamé le pape François. Le raid du Hamas en territoire israélien a été déclenché en pleine fête juive de Simha Torah. Des dizaines d’enlèvements ont eu lieu. Dans son message, le pape François a reconnu explicitement "le droit de celui qui est attaqué de se défendre". Toutefois, il a immédiatement ajouté être "très préoccupé par le siège total dans lequel vivent les Palestiniens à Gaza". Sur cette bande de terre se trouvent de "nombreuses victimes innocentes", a-t-il insisté.
Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a annoncé lundi le "siège complet" de Gaza. "Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence".
Comme il l’avait fait dimanche lors de l’angélus, le chef de l’Église catholique a condamné le "terrorisme et les extrémismes" qui "alimentent la haine, la violence, la vengeance" et ne permettent pas de trouver une solution au conflit entre les Israéliens et les Palestiniens. "Le Moyen-Orient n’a pas besoin de guerre mais de paix ; d’une paix construite sur la justice, sur le dialogue et sur le courage de la fraternité", a-t-il conclu, avant de prendre un long temps de silence devant les milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre.
Le Pape a appelé le curé de Gaza
Depuis le début de la crise, le pape François a téléphoné à deux reprises au curé de Gaza, le père Gabriel Romanelli. "Il a manifesté sa proximité et ses prières et nous l’avons remercié pour l’appel au cessez-le-feu et contre toute forme de violence, de terrorisme et contre toute guerre", a confié le prêtre à Radio Vatican – Vatican News.
Le curé, qui se trouve actuellement à Bethléem, a confié qu’il n’avait pour l’heure pas déploré de mort dans la communauté chrétienne de Gaza. Sa paroisse accueille actuellement 150 personnes qui ont perdu leur maison ou cherchent à s’abriter des bombardements. Dans un second appel téléphonique, le Pape a encore cherché à savoir "comment allaient les gens et la paroisse, et a donné sa bénédiction pour que tous fassent l’expérience de la proximité de l’Église".