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Le 4 octobre prochain va s’ouvrir à Rome la première session du Synode sur la synodalité. Le règlement des échanges n’a pas été publié que certains évoquent déjà la possibilité d’obliger les participants à garder le silence. Le pape lui-même, de retour de Mongolie, à la fin du mois de septembre, expliquait :
Il y a une chose que nous devons préserver, c’est l’atmosphère synodale. Il ne s’agit pas d’une émission de télévision où l’on parle de tout. Non. Il y a un moment religieux, un moment d’échange religieux. […] En ce qui concerne le secret, il y a un département dirigé par Paolo Ruffini [le Dicastère pour la communication], qui est ici et qui fera les communiqués de presse sur les progrès du Synode.
En quoi consiste ce secret que l’on dit "pontifical" ?
Le droit canonique ne le définit pas précisément, mais mentionne que celui qui le viole encourt des peines. À vrai dire, il s’agit le plus couramment du secret nécessaire à la vie d’un État et de sa diplomatie. Dans la vie courante, les membres de la curie détenteurs d’informations sensibles s’engagent à ne pas les divulguer, comme ce serait le cas dans n’importe quel pays. Le même secret est attaché aux archives du Vatican, comme à celles de tous les États, même si le pape François a décidé en 2019 de les nommer "Archives apostoliques" et non plus "Archives secrètes" pour éviter de laisser croire que des choses seraient cachées.
Un secret associé au conclave
Dans la vie de la curie romaine, mais la chose n’arrive pas si souvent, le secret pontifical est associé au conclave. Pour garantir la liberté de choix des cardinaux et de celui qui sera élu, le pape Jean Paul II a défini dans Universi Dominici gregis, constitution apostolique de 1996, les règles liées à l’organisation de la vacance du siège apostolique. Il y évoque longuement la question du silence, de sa nécessité à sa mise en place concrète.
On y lit par exemple les serments que font les cardinaux, mais aussi les personnes qui les approcheront durant la durée du conclave sur les évangiles (§48) :
Moi, N. N., je promets et je jure de garder le secret absolu, […] et cela perpétuellement, à moins que je n'en reçoive une faculté particulière […]. Je promets également et je jure de m'abstenir de me servir d'aucun instrument d'enregistrement, d'audition ou de vision […]. Je déclare que j'émets ce serment en ayant conscience que l'enfreindre entraînera à mon égard les sanctions spirituelles et canoniques que le futur souverain pontife estimera devoir adopter. Que Dieu m'y aide ainsi que ces saints Évangiles que je touche de ma main.
Une telle formule pourrait servir d’exemple pour le synode à venir, si le Secrétariat pour le synode et le Saint-Père estiment que seul le silence absolu des membres peut garantir la liberté des échanges et, surtout, l’écoute de l’Esprit saint, principal artisan du synode. Lequel se rend présent, non dans les ouragans, mais dans le "murmure d’une brise légère" (1 Rs 19, 12).