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Pendant deux jours, les 22 et 23 septembre, il sera aux côtés du pape François pour le guider dans la cité phocéenne. Jean-Marc Aveline, 64 ans, connaît Marseille par cœur. Né à Sidi Bel Abbès en 1958, l’archevêque a grandi dans les quartiers Nord de Marseille, dans une cité HLM construite pour les agents de la SNCF où travaillait son père. Ordonné prêtre en 1984 pour ce diocèse, il ne quittera jamais très longtemps sa ville pour laquelle il a été ordonné évêque auxiliaire en 2014 puis promu archevêque en 2019.
Si le pape a fini par accepter de poser le pied en France, c’est en grande partie grâce au travail et à la personnalité de ce prélat à la bonhomie reconnue de tous. Les deux hommes, qui se sont rencontrés pour la première fois au Maroc en 2019, partagent une même vision de la Méditerranée, ce Bassin dans lequel se concentrent tous les grands défis de l’humanité. Ils ont tous deux esquissé les bases d’une "théologie de la Méditerranée" pour rendre ses habitants capables d’oser l’accueil, l’écoute et la miséricorde plutôt que la fermeture.
Une étape du pèlerinage méditerranéen papal
En avril 2021, le jeune archevêque est reçu au Vatican pour un entretien privé avec le Pape de près d’une heure. Une occasion de parler de Marseille, une ville qui coche toutes les cases pour devenir une nouvelle étape du long pèlerinage méditerranéen du pontife.
Un projet d’une visite dans la cité phocéenne pour l’automne 2021 est évoqué par certains à l’occasion d’un grand rassemblement autour des 500 ans de la conversion de saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus. Mais il faudra attendre l’échec du sommet des évêques et maires méditerranéens de Florence, début 2022, pour que l'option d'un voyage à Marseille prenne de l'épaisseur.
Le cardinal italien Gualtiero Bassetti, souhaitant sauver la formule d’un rendez-vous sur la Mare Nostrum et comprenant qu’une proximité s’est nouée entre le pape et le Marseillais, se rapproche de l’archevêque. Il l'assure de son soutien dans la candidature de Marseille, tout comme le fera l'influent cardinal Zuppi, archevêque de Bologne, son successeur en tant que président de la conférence des évêques italiens. À Florence, le maire de Marseille Benoît Payan et son évêque s’entendent pour porter le projet. La perspective de voir l'évêque de Rome marcher dans la deuxième ville de France se rapproche.
Quand le Pape confie à la presse en décembre 2022 son intention de venir dans la cité phocéenne, la décision ravit aussi bien les hautes sphères de l’État français - les présidents François Hollande et Emmanuel Macron avaient lancé en vain plusieurs invitations - que les évêques français. Ces derniers avaient presque fait une croix sur un voyage papal dans l’Hexagone, l’Argentin ayant à maintes reprises rappelé son vœu de ne visiter que les "petits pays".
À chaque venue de la présidence de la Conférence des évêques de France à Rome, c’est tout juste si les évêques osaient encore renouveler l’invitation au Pape. En 2020, répondant à la sempiternelle question des journalistes sur un déplacement du Pape en France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort ironisait en expliquant que cette fois-ci, "le Pape a[vait] quand même accepté qu’on lui en reparle !".
Les deux tiers de ce voyage sont consacrés à la France.
Le travail du cardinal Aveline ne s’est pas arrêté à l’obtention de ce sésame. Alors que le déplacement à Marseille ne devait durer que quelques heures - dans la première version du voyage, le Pape devait même s’envoler directement depuis Marignane pour un long voyage en Mongolie -, le programme s’est densifié. Et l’archevêque à l’accent chantant n’y est pas pour rien.
Celui qui a été créé cardinal en août 2022 vient régulièrement à Rome où il siège au dicastère pour les Évêques tous les quinze jours. Dans la ville de Saint-Pierre, l'archevêque dispose d'un appartement au séminaire français, un pied à terre précieux pour cet homme dont l'agenda s'est particulièrement chargé en quelques mois. Sa présence à Rome lui permet de revoir le pape en privé, et de veiller de près à la bonne organisation d'un voyage qui ne devait initialement porter que sur les Rencontres méditerranéennes.
"Quand on regarde le programme, on voit bien que les deux tiers de ce voyage sont consacrés à la France", fait remarquer un haut diplomate du Saint-Siège, reconnaissant que ce déplacement papal sera singulier dans la forme. Le cardinal français parle volontiers de "voyage ovni", avec un pontife qui rencontrera finalement à trois reprises le président de la République et présidera une messe devant 60.000 personnes.
"Vous ne pouvez pas empêcher la France de venir prier avec vous", a murmuré le cardinal Aveline au pape François quand il fallut évoquer la question de la messe au Vélodrome. Une célébration que ne lui a pas refusée le pontife.