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Des reliques de saint Jean-Baptiste découvertes dans une ancienne commanderie

TORTEBESSE

Église de la Nativité de saint Jean Baptiste de Tortebesse.

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Fabrice de Chanceuil - publié le 14/09/23
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C’est dans une petite église d’Auvergne que des reliques de Terre sainte attribuées à saint Jean-Baptiste, sans doute apportées par des hospitaliers de l’ordre de Malte, ont été redécouvertes. Une cérémonie officielle, municipale et religieuse, a célébré la réinstallation des reliques dans le reliquaire restauré.

Ce dimanche 10 septembre s’est déroulée à Tortebesse, petite commune de 80 âmes (Puy-de-Dôme), un événement certes modeste, mais dont la singularité mérite qu’il soit relaté et médité. Il y a un an, une commission publique en charge du patrimoine et de l’art sacré découvre, enfoui dans un tiroir de la sacristie de la petite église consacrée à la Nativité de Saint-Jean-Baptiste, un coffret contenant des reliques du saint ainsi que de saint Blaise. Le reliquaire est en mauvais état mais les experts comprennent vite qu’il s’agit d’un petit joyau qui pourrait retrouver tout son éclat et aussi sa place dans un lieu plus enviable de l’église.

Cette relique n’était pas là par hasard car Tortebesse fut, de 1189 jusqu’à la Révolution française, le siège d’une commanderie des Hospitaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, fondé un siècle plus tôt en Palestine par le bienheureux Gérard sous la protection de saint Jean-Baptiste. L’église, dont les parties les plus anciennes datent de la même époque, comptait autrefois d’autres vestiges laissés par les Hospitaliers comme des tombes de commandeurs et une épée de chevalier malheureusement disparue au fil du temps. Seule subsiste, dans le cimetière, un monument aux armes de Raymond de Foudras de Coutenson, commandeur de 1661 à 1680, surmontée de la célèbre croix à huit pointes caractéristique de l’Ordre de Malte, nom communément donné à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem depuis sa longue installation sur l’île de Malte en Méditerranée.

RELIQUAIRE-TORTEBESSE
Reliquaire en argent contenant les reliques de saint Jean-Baptiste.

En accord avec la mairie et la paroisse, le reliquaire en argent qui ne laisse pas deviner par sa noirceur la qualité de son métal, est confié à un restaurateur de Lyon qui, à l’examen du poinçon, permet d’attester qu’il s’agit d’une pièce du XVIIe siècle exécutée par Antoine Neyrat, maître orfèvre renommé de Clermont-Ferrand. Grâce à un financement de l’Association des amis de la cathédrale de Clermont-Ferrand, le reliquaire est restauré et c’est un objet méconnaissable qui est revenu à Tortebesse le 10 septembre.

À l’hôtel de ville

Pour donner tout son sens à ce retour, il convenait que soit organisée une cérémonie à la hauteur de l’événement. En ces temps de laïcité sourcilleuse, la mairie avait tenu à préciser au préalable qu’il s’agirait d’une "cérémonie officielle républicaine et chrétienne". De fait, la manifestation a débuté à l’hôtel de ville où Madame le maire a accueilli le vice-président de l’Association des amis de la cathédrale pour un exposé très complet sur l’histoire, replacée dans son contexte, du reliquaire et le restaurateur pour la présentation du travail effectué sur le coffret. La cérémonie s’est poursuivie à l’église où Mgr François Kalist, archevêque de Clermont, a procédé, avec le curé de la paroisse, à la réinstallation des reliques dans le reliquaire et à la pose des scellés, les derniers en date remontant à 1809 quand l’évêque de l’époque, Mgr de Dampierre, voulut s’assurer de l’état des reliques à l’issue de la Révolution.

La continuité du culte

Dans son homélie, Mgr Kalist, manifestement très touché d’être présent, a développé une véritable théologie des reliques. Ancien évêque de Limoges, dans une région très sensible au culte des saints, il a insisté sur le fait, qu’au-delà de la beauté et de la valeur des reliquaires, l’important réside dans les reliques elles-mêmes. Aux esprits forts, selon son expression, qui n’ont pas de mal à douter de l’authenticité de certaines reliques, l’archevêque de Clermont a opposé la continuité du culte traduisant une fidélité transmise par la tradition orale et attestée par la pose régulière de scellés par l’autorité ecclésiastique et, d’autre part, la proximité permettant aux fidèles, en s’approchant des reliques, d’aller vers celui pour lesquels les saints ainsi vénérés ont consacré toute leur existence, le Christ Jésus, Sauveur du monde. C’est effectivement pour cela que saint Jean-Baptiste et saint Blaise, protecteur des troupeaux, méritaient bien d’avoir un beau reliquaire brillant de mille feux, à l’image de leur apostolat étincelant et de leur vie donnée à conduire les âmes vers la Lumière.

Bras, pied, buste… quand les reliquaires se déclinent sous toutes les formes

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