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Pierre est séminariste. Pour préparer des collégiens au sacrement de réconciliation qu'ils vont recevoir le soir-même, il fait un petit enseignement, quand un enfant lui dit : "Pour toi, tu auras bientôt plus besoin de te confesser". D'abord étonné, Pierre comprend vite le fond de la pensée de celui qui l'écoute : les prêtres ne se confessent pas, ils n'en ont pas besoin. L'anecdote n'est pas isolée, et nombreux sont ceux qui n'imaginent pas, où n'ont jamais vu, de prêtre dans un confessionnal.
Pourtant, puisque tout homme commet des péchés et que les prêtres sont des hommes, il n'y a pas de raisons qu'ils échappent à la miséricorde de Dieu. D'autant que l'Église demande à chacun des fidèles de s'approcher du sacrement de réconciliation au moins une fois par an et de ne pas communier avec un péché mortel sur la conscience. Pour des personnes qui participent tous les jours à la messe, la confession n'est donc pas une option.
Plus encore, comment être ministre de la miséricorde sans faire soi-même l'expérience du pardon inconditionnel de Dieu, pour peu qu'on se tourne vers lui avec contrition ? Il en est de même pour tout fidèle d'ailleurs : vivre le sacrement de réconciliation est toujours un moyen de mieux aimer la faiblesse de son frère. Jean Paul II, dans une exhortation peu connue mais très belle sur la confession, l’exprime très bien (Reconciliation et Paenitentia, §31) :
La vie spirituelle et pastorale du prêtre, comme celle de ses frères laïcs et religieux, dépend, pour sa qualité et sa ferveur, de la pratique personnelle, assidue et consciencieuse, du sacrement de Pénitence.
Allant plus loin, le saint pape rappelle que se confesser, puisque c’est un sacrement, consiste à recevoir la grâce. Sans anéantir la nature bien humaine du prêtre, mais en la sanctifiant, cette grâce sacramentelle est la source de l’être sacerdotal (§31) :
La célébration de l'Eucharistie et le ministère des autres sacrements, le zèle pastoral, les relations avec les fidèles, la communion avec ses frères prêtres, la collaboration avec l'évêque, la vie de prière, en un mot toute la vie sacerdotale subit un déclin inévitable si lui-même […] ne recourt pas […] au sacrement de Pénitence. Chez un prêtre qui ne se confesserait plus ou se confesserait mal, son être sacerdotal et son action sacerdotale s'en ressentiraient vite, et la communauté elle-même dont il est le pasteur ne manquerait pas de s'en rendre compte.
Dès lors, puisque les fidèles partagent la même pâte humaine que les prêtres – et il est bon de se le rappeler, dans les deux sens – comment ce que Jean Paul II dit pourrait-il ne pas s’appliquer à l’être baptismal ? Pour le paraphraser, la participation à l’eucharistie et aux autres sacrements, la vie de prière, en un mot toute la vie chrétienne, subit un déclin inévitable si le fidèle ne recourt pas au sacrement de Pénitence. Seigneur, rends-nous la joie d’être sauvés, que l’Esprit généreux nous soutienne, et les prêtres ! (Cf. Ps 50, 14)